CHANT VII

27 novembre 2020

A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

S E P T I E M E  C H A N T   -   L E   S I E G E   D ' I T H A Q U E

Un vieil homme racontait une histoire sous les branches d'un chêne centenaire, à propos de soldats venus par la mer, puis mis en péril sur la terre. Il évoquait la guerre et insistait sur le désespoir qui harassait le monde. Etait-ce vraiment un des Dieux de l'Olympe qui guidait ainsi les hommes ?

- ATTAQUE PAR LA MER -

C'était à Mérion que les Dieux donnèrent cette fois la fougue et l'audace. C'était le matin et il regardait vers le soleil. La côte de la Grèce se détachait à l'horizon et la première flotte filait vers les grandes îles du large, Zante, Céphalonie, Ithaque. Pour effrayer l'adversaire, les soldats frappaient leur cuirasse de bronze, créant un vacarme retentissant. Plus loin, au-delà de l'horizon méridional, Idoménée commandait la seconde flotte, qui partait pour une mission plus difficile encore. La guerre écrivait son premier chapître avec une longue scène de combat, que précédaient d'habiles manoeuvres navales.

- LE CHANT DE MERION -

Sous un ciel bleu d'été et un soleil de feu, l'île d'Ithaque aux multiples criques apparaissait soudain aux marins de Crète. Des hauteurs, les guetteurs prévenaient le petit peuple d'Ulysse, ses chèvres et ses pourceaux, qui allèrent se réfugier dans la montagne. Débarqués sur la plage, les soldats écoutaient leur général entamer le péan, le chant d'honneur du Dieu tutélaire des Crétois. Du haut des murailles, on pouvait ouïr les flûtes et les pipeaux, mêlés à la clameur humaine. Impatient, Mérion décida de forcer la victoire en donnant l'assaut aux versants abrupts, afin de terrasser la garnison du palais d'Ulysse. Mais l'ennemi avait sous-estimé le Roi d'Ithaque, pourtant notoire pour ce qui est de la ruse. Ses archers firent des ravages dans les rangs crétois...

- LA PRISE DU PALAIS D'ULYSSE -

Mérion n'était pas homme à abandonner. Il voulait offrir la victoire à son Roi, avant même que les Athéniens n'arrivent en vue de l'île. Mérion, à la fougue intacte, mit son casque à longue queue de cheval, agitée par la brise. Lors du second assaut, ses hommes parvinrent à franchir un mur. Ils enfoncèrent la porte de la salle de cérémonie du palais. Mérion abattit alors de sa lance l'officier de la garnison et, lorsqu’il s’effondra à terre, lui mit le pied sur la poitrine pour en extraire sa pique d’un geste sec. L’infanterie crétoise avançait, des fantassins recouverts d’une cotte de maille et d’un casque surmonté d'un fer à cheval inversé, qu'accompagnaient des archers. Lorsqu'Ajax, envoyé par Athènes, arriva, l'affaire était entendue. Ithaque était prise. Pénélope était prisonnière. Le Roi Idoménée pouvait s'assurer de l'alliance du puissant Sarpédon de Telmesse. Puis Idoménée déclara la guerre à Achille !

- LES MALHEURS D'AMMISTAMRU -

Le Roi d'Ugarit avait eu l'initiative, un temps, grâce à son alliance avec Ulysse d'Ithaque. Il avait agrandi son territoire en prenant le ville d'Ebla, ses fantastiques ressources en argent, devenant un des potentats les plus en vue de la région. Mais, depuis que les Assyriens avaient décidé qu'Ulysse n'avait rien à faire au Proche Orient, le Roi Ammistamru s'était senti en danger. Son armée alla se terrer dans la citadelle d'Ugarit, offrant toute possibilité aux Assyriens d'agir à leur guise. Ebla plia aussitôt sous le poids des forces auxiliaires de l'Assyrie, car Talmi-Shamurra d'Alep, l'allié fidèle de Salmanazar, fut sans pitié. Ses soldats égorgèrent les hauts fonctionnaires d'Ebla comme des agneaux et tous les prisonniers eurent les jambes coupées. Voilà ce qui arrivait, lorsque l'on osait toiser l'Assyrie !

- LES TAUREAUX AILES DE SALMANAZAR -

En Assyrie, le Roi Salmanazar ordonnait de commémorer ses victoires faciles, certes, mais retentissantes, en faisant sculpter et ériger quatorze paires de Lamassu, de magnifiques statues géantes représentant des taureaux ailés androcéphales. En conséquence, chacune des cités du royaume se voyait embellie par une porte majestueuse encadrée par cette escorte protectrice. Au pays, les armées se croisaient dans de surprenantes marches et contre-marches, alors même que les Babyloniens crapahutaient toujours plus à l'Ouest.

- LES DESIRS D'HELENE-

Hélène voulait de l'or, des bijoux et de l'argent, alors Ménélas allait chercher de l'or, des bijoux et de l'argent. Pour cela, il engagea jusqu'à son dernier bataillon et parvint in extremis à vaincre la résistance opiniâtre des Illyriens. Salone aux fameuses mines d'argent était maintenant sienne. Ayant cédé à un mol assoupissement lors du siège de la cité, les guerriers lacédémoniens se firent tancer par Ménélas. Un grand tumulte s'éleva alors qu'il remontait à bord de la nef amirale, pour imposer son point de vue à Lycaon, le Prince Illyrien défait. Ménélas le menaça de l'entrainer dans le gouffre de la mort, s'il ne devenait sur le champ un officier de l'armée de Sparte. Puis, Ménélas appela son aide de camp et lui suggéra de déclarer la guerre à Ulysse d'Ithaque.

- FIER COMME PRIAM -

Les Troyens poursuivaient leurs investigations maritimes et parvenaient à s'imposer à Istros, célèbre bourgade aux nombreuses salines près de l'embouchure du fleuve Ister (Danube). Les Thraces durent une fois encore jouer du jarret pour fuir dans les forêts de l'arrière pays. Priam devenait le seul maître de ces terres, étant sans concurrent dans le Pont, cette mer noire aux ressources côtières insoupçonnées. Priam se réjouissait encore de la victoire de son fils Hector en Mer Egée, à Mythilène. Puis, on ne sait quelle guêpe le piqua ; il décida de cesser tout commerce avec deux royaumes d'Hellade, ceux d'Ulysse et d'Achille. Ceci dut déplaire aux Dieux et Priam cessa de sourire...

- EPIDEMIE EN TROADE -

Un voile pudique fut choisi par les aèdes pour conter avec le moins de détails possibles l'épouvantable épidémie, qui n'en pouvait plus de sévir en Troade. Et pourtant, comment omettre que les hommes se raidissaient, leur corps se couvrait de plaques et de boutons, leurs mains devenaient noires et la mort les emportait par milliers. Une maladie abominablement contagieuse venait de se déclarer à Troie et dans ses environs, où l'on voyait la promiscuité des soldats se retourner contre eux. Toutes les armées et les garnisons comptant plus de cinq bataillons furent ravagées par la maladie. Les hommes tombaient comme des mouches et les villes se recroquevillaient sur elles-mêmes en refusant toute entrée d'étranger. Qui allait prendre le risque pour l'année prochaine de commercer avec Troie ?

- L'ECLIPSE DE PHTHIE -

Achille s'était-il fourni chez Priam ? Avait-il contaminé son peuple en achetant quelque marchandise de Troie ? Une barque emportant une grappe de gens malades avait-elle dérivé depuis les rivages de Troie pour s'échouer en Thessalie ? Nul ne le savait. Mais la peste arriva dans le royaume d'Achille juste après avoir frapper la Troade. Là aussi, toutes les armées et les garnisons qui dépassaient plus de cinq mille soldats furent frappées par la peste. Achille se retrouvait avec des forces amputées de moitié. Mais les autochtones du Septentrion connaissaient l'animal ! Ils refusèrent de l'affronter, lorsqu'Achille se présenta devant Méthone. Le Roi de Phthie n'hésita pas un instant et plaça son armée en ordre de bataille, au piémont de l'Olympe. Les archers couvrirent l'assaut des Thessaliens, qui couraient, levaient des échelles et submergeaient la garnison.

- COLONISATION DE L'ETOLIE -

Menant sa colonne au fond des gorges du Vikos, dans un paysage montagneux époustouflant, Patrocle arrivait non loin de l'embouchure du fleuve des enfers, l'Acheron. Là, les gens de Phthie implorèrent Hadès et Perséphone, pour bâtir la ville d'Ephyra. La prière achevée, on égorgeait sept boeufs, on en découpait les cuisses pour les couvrir de gras, et on rôtissait avec grand soin, à la broche, sur des buches sèches. Quand on eut satisfait la soif et l'appétit, un jeune garçon arriva essoufflé depuis le littoral. La flotte était là, elle attendait fièrement au large de la rade d'Ambracie, sans avoir rencontré le moindre écueil.

- LE TRIOMPHE D'HATTUSILI-

Le Hatti connaissait une année faste, avec l'habile gouvernance du Roi Hattušili, qui retournait à Karahna afin d'écraser les vils insoumis et pendre en place publique les meneurs de la révolte. De même, ses soldats avançaient fièrement le long du Pont & l'envoyé du Roi s'adjugeait l'alliance des farouches Amazones de Thémiscyre. Tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, lorsque le Roi des Hittites annonça qu'il déclarait la guerre à ce qui apparaissait en Asie Mineure comme un roitelet inconnu, Ulysse d'Ithaque. Pour Ulysse, reconnu comme le 'bien-aimé" de la nation hellène, cela devenait presque amusant de recevoir chaque année une nouvelle déclaration. Mais à vouloir être trop nombreux sur la même proie, on risquait bien plus de perdre que de gagner ! Qu'allait donc faire le souverain hittite dans cette rixe lointaine ? Qu'allait gagner le Hatti à vouloir détruire Ithaque qui ne possèdera plus rien après le pillage d'Idoménée et de Ménesthée ? Cette question allait vite trouver réponse au sein de la population & surtout de l'intelligentsia locale, qui passait son temps à épier les erreurs souveraines. En attendant son heure. 

- LA BELLE DE DAMAS -

Maître récent de la ville grouillante de vie de Damas, le Roi Zimrida découvrit Duppi-Tešhub, le chef des Habirou, mort dans les combats. Il se jeta sur le respectable souverain presque centenaire, le baisa et le pleura, tout en ordonnant aux médecins de l'embaumer. Il invita ensuite sa jeune nièce Rachel à le rejoindre dans la plus noble chambre du palais. Là, Zimrida caressait sa barbe en regardant un lourd sac de grain. Rachel, sa nouvelle promise, l’interrogea : « Mon Roi, pourquoi regardes-tu ces graines comme si c’étaient des joyaux. » Zimrida lui répondit : « Ce blé est égyptien, pauvre courge. Ce blé est l’espoir. S’il germe, alors la Phénicie et l’Egypte seront alliés et nous traverserons les mois d’hiver. S’il ne pousse pas ou si son rendement est médiocre, alors nous mourrons tous et personne ne se souviendra de nos noms. Maintenant, fais-moi l'amour sept fois, avant que l'on mette ton oncle en terre. »

- LA SECONDE CATARACTE -

Il est vrai que la région intéressait de plus en plus Pharaon. Ses alliés grouillaient au-delà de Canaan et s'assuraient le contrôle de Symira. Puis, le regard du Roi se tournait vers la vallée du Nil, vers l'amont nubien où le Prince Amenmès poursuivait ses tribulations en remontant le fleuve et arrivait à la deuxième cataracte. Une merveille à voir ! Ces cataractes étaient des endroits dangereux pour la navigation, puisque le fleuve traversait là des zones rocheuses et s'agitait de rapides. Mais le Nil semblait plus vivant encore au milieu de ces roches et offrait un spectacle hypnotisant aux hommes. La troupe, elle, continua sans auxiliaire fluvial et attaqua directement les guerriers nubiens avec ardeur. En moins d'une heure, au sommet de la ville, l'oriflamme des Nubiens était transpercée de flèches. Ceci confirmait l'investissement de la forteresse de Bouhen. 

- LE MEGARON DE MYCENES -

A Mycènes, au sommet de la colline de la ville, au coeur du quartier royal, dans la grande salle d'apparat du mégaron, siégeait Sa Majesté Agamemnon, dont le coeur avait encore cent projets. Mais il voulait d'abord jouir du spectacle de danseuses lascives et goûter ce vin réputé des îles ioniennes. En pleine orgie, Agamemnon était capable de régler les affaires de l'Etat et s'égayait de la valse des scribes qui ne cessaient de venir lui présenter des lettres de l'étranger entre deux kylix. Pendant qu'un vent tiède pénétrait dans le mégaron, endormant les esprits serviles, un véritable tourbillon d'ordres était éructé de la bouche du monarque atride, soutenu par deux hiérodules de Corinthe, à peine vêtues. Ces dames expertes avaient sensiblement adoucit son humeur et une paix était céans conclue avec Salmanazar d'Assyrie. Mais Mycènes devait entrer en guerre contre Achille de Phthie et, bien sûr, Ulysse d'Ithaque. Cela, Agamemnon l'exigeait immédiatement !

- Ô RAGE Ô DESESPOIR -

En apprenant la prise de son palais, la capture de sa famille, l'effondrement de son royaume, le Roi d'Ithaque avait de quoi être décontenancé. Mais il lui restait deux espoirs. D'abord, en cas de reprise d'Ithaque, d'annuler les avantages de l'ennemi, qui se devait de tenir la capitale pendant deux ans. Ensuite, celui du partage de la dette de guerre de 200 millions. Car, à force d'ameuter toutes les guèpes du coin, Ulysse savait qu'il ne restera pas grand chose de cette splendide récompense à diviser. Mais Ulysse avait surtout un atout à jouer, une dernière carte maîtresse. Certes Ithaque était prise, mais un Roi de l'alliance ennemie avait commis une grossière erreur. En effet, Agamemnon dans sa précipitation ou lourdement égaré par ses nombreuses libations, commit l’indiscrétion de conter sa bonne fortune aux marins de sa flotte et de les envoyer directement attaquer Doulichion. Ceci, alors qu'il ne déclarait la guerre que ce tour. Ulysse mit à profit ce laps de temps offert par la providence pour renforcer une flotte toute neuve à Doulichion, justement.

 

Date limite : jeudi 17 décembre à midi pour Achille, vendredi 18 décembre à midi pour tous les autres.

 

Addendum aux règles :

Une nation en guerre, suspectée de n'engager aucun combat ou ne remportant pas de victoire, éprouve son prestige, sa population et fait naître une opposition dans le pays. Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça...

Guerres déclarées :

SALMANAZAR d'Assyrie est en guerre contre ULYSSE d'Ithaque

IDOMENEE d'Ithaque est en guerre contre ULYSSE d'Ithaque

MENESTHEE d'Athènes est en guerre contre ULYSSE d'Ithaque

HATTUSILI du Hatti est en guerre contre ULYSSE d'Ithaque

MENELAS de Sparte est en guerre contre ULYSSE d'Ithaque

AGAMEMNON de Mycènes est en guerre contre ULYSSE d'Assyrie 

AGAMEMNON de Mycènes est en guerre contre ACHILLE de Phthie 

IDOMENEE d'Ithaque est en guerre contre ACHILLE de Phthie

MENESTHEE d'Athènes est en guerre contre ACHILLE de Phthie

Alliances officielles :

Alep : Talmi-Sarruma est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Chalcis : Eléphénor est le vassal de MENESTHEE d'Athènes

Ebla : Ammistamru est le vassal d'ULYSSE d'Ithaque

Suse : Untašh-Napirišha d'Elam est le vassal de KADASHMAN de Babylone

Telmesse : Sarpédon de Lycie est le vassal d'IDOMENEE de Crète

Thémiscyre : Penthésilée de Thémiscyre est la vassale de HATTUSILI du Hatti 

Tyr : Aribas est le vassal de RAMSES d'Egypte.

Wašhuganni : Shattuara du Mitanni est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Tableau actualisé des Exportateurs :

Argent : Ebla (ULYSSE), Ispal (AMPHIMAQUE), Salone (MENELAS).

Bois : Ašcalon (RAMSES), Byblos (ZIMRIDA), Tyr.

Céréales : Babylone (KADASHMAN), Chersonèse, Memphis (RAMSES).

Chevaux : Ecbatane (KADASHMAN), Hattušas (HATTUSILI), Tanagra (MENESTHEE), Troie (PRIAM).

Huile : Amyclées (MENELAS), Cnossos (IDOMENEE), Jéricho (ZIMRIDA).

Marbre : Halicarnasse (AMPHIMAQUE), Naxos (IDOMENEE), Tabarka (ZIMRIDA).

Métaux : Assur (SALMANAZAR), Kythion (ZIMRIDA), Malatya.

Or : Abdère (PRIAM), Colchis, Semna.

Poterie : Athènes (MENESTHEE), Corinthe (AGAMEMNON), Panorme.

Sel : Istros (PRIAM), Pallantium, Sidon (ZIMRIDA).

Tissu : Akragas (ULYSSE), Milet (AMPHIMAQUE), Trachis (ACHILLE).

Vin : Ialysos (AMPHIMAQUE), Ithaque (ULYSSE), Tarse (SALMANAZAR).

Historique

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