CHANT XXI

22 octobre 2021

A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

V I N G T   E T   U N I E M E   C H A N T   -   G L O I R E   A   A R E S

Le plus turbulent des fils de Zeus, le fléau du monde des mortels, le terrible Arès était apparu en personne sur les champs de bataille, semant ruine, malédiction et imprécation.

- MORTELLE ARDEUR -

Les Hittites, vainqueurs de la Chersonèse, furent les seuls en Asie à résister quelque temps à Priam et lui donnèrent fort à faire en se retranchant sur une montagne, puis en poursuivant sa quatrième armée près de Gordion. Ils furent néanmoins réduits à ne faire que cela, c'est-à-dire la suivre de loin et ne purent en aucun cas la gêner. Priam était donc en position de force pour abattre une bonne fois pour toutes, le fier Amphimaque. Arès conduisait les Troyens vers leur destin. Trois armées avançaient pleine d'orgueil vers Milet, pour mettre fin à une guerre qui durait depuis sept ans déjà. Une quatrième colonne, composée d'auxiliaires lydiens, progressait vers Didymes, afin d'arracher la ville oraculaire aux Milésiens. 

- AU NOM DE L'AMITIE -

Le Roi Ménélas de Sparte était l'invité de Priam et venait de passer plusieurs mois à profiter de l'hospitalité troyenne. Il était maintenant temps pour lui de dévoiler ses intentions, car l'Hellade subissait le contrecoup de la lutte entre Troie et Milet, pour l'hégémonie de la côte ionienne. D'autant que les Orientaux poussaient les Milésiens à faire barrage contre les prétentions grecques et ceci irritait visiblement le fougueux Spartiate. Ayant reçu un blanc-seing de son frère Agamemnon et des vivres de son allié troyen, Ménélas lançait sa lourde infanterie en direction du royaume d'Amphimaque. Mais, une fois de plus, la lenteur spartiate ne fut d'aucune utilité. 

- HECATOMBE AU BORD DU MEANDRE -

Mais, avec trois armées, une puissante garnison et des remparts élevés, les Milésiens pouvaient se sentir confiants. La plaine de Milet se remplissait d'hommes, de chevaux et flamboyait de l'éclat du bronze. Le sol résonnait sous les pieds des masses qui progressaient. L'assaut fut donné dans une clameur effrayante. L'étripage pouvait commencer. Les Troyens franchissaient le fleuve Méandre sous les jets de flèches, de pierres et de javelines. Les trois armées troyennes s'engouffraient dans les rangs milésiens avec frénésie. Combattant au coeur de la mêlée, le général Adraste parvenait le premier au pied de la muraille. Un soldat milésien pensait le faire prisonnier en se jetant sur lui, mais Adraste lui plantait sa lance dans le genou, puis se servait de sa grande épée pour lui trouer le nombril. L'homme s'écroula en tentant de retenir ses entrailles de ses mains. Après quoi, Adraste culbutait deux adversaires et appelait les siens à venir mettre les échelles, afin d'investir le mur. 

- LA CHUTE DE MILET -

Amphimaque, effaré, se tenait la tête des deux mains. Ses armées n'arrivaient pas à endiguer la fureur troyenne. Dans ce désastre annoncé, il aperçut deux hommes de haut rang, braves entre tous, qui se rencontraient entre les lignes, brûlant de se battre. Enée, fils d'Anchise et cousin de Priam, contre Tlépolème de Rhodes, un fidèle vassal de Milet. Le premier s'avançait en brandissant son épée, tandis que le second hochait son casque, gueule ouverte. Enée lui transperça la tempe, le casque n'arrêtant point la lame de bronze. Tlépolème exhalait céans sa vie et s'effondrait en mugissant tel un taureau que l'on aurait traîné en l'honneur d'un Dieu. Toute son armée fut massacrée par les Troyens déchainés. Amphimaque, désespéré, n'avait plus que sa garnison. Elle se battit avec honneur, mais flancha sous les coups de butoirs incessants des bataillons troyens. Milet était prise. Il ne tenait plus à Priam que de la garder encore un an pour imposer la paix à ses conditions.

- A LA COUR DE MYCENES -

Pour savoir où trouver Agamemnon, les langues des vilains suggéraient de regarder au sol, afin de suivre le jonchement des amphores brisées. Car le Roi de Mycènes était rarement au mégaron ou au temple. Sa place préférée était dans la cour, à l'ombre de la colonnade, pour étancher sa soif en contemplant les rotondités de jeunes esclaves importées de Sardaigne. Mais cette fois, alors que ses subordonnés le cherchaient au palais, on le vit dans ses écuries en train de deviser tactique avec quelques uns de ses officiers. En effet, le Roi se gaussait d'avoir eu des nouvelles de sa troisième armée en campagne en Hispanie, arrachant la ville de Sagonte aux Milésiens. De plus, Agamemnon désirait mettre la pression sur les marchands assyriens, en leur expliquant fermement que, si Salmanazar ne signait pas la paix, le comptoir assyrien de Mycènes serait fermé !

- REVIREMENTS COMMERCIAUX -

Et justement...  Les comptoirs, les guildes et le commerce connaissaient une grande activité. Car, pendant qu'Agamemnon menaçait, d'autres agissaient. De nombreuses capitales renvoyaient les marchands assyriens qui étaient jusqu'alors, omniprésents dans de nombreux pays. Cette véritable chasse à l'Assyrien s'était d'abord manifestée en Egypte, depuis que le Roi Ramsès s'était débarrassé de marchands trop curieux. Dans le Hatti ensuite, d'où le Roi Hattušili ne voulait plus de cette main mise. Elle s'était étendue jusqu'en Crète, alors que l'on pensait Idoménée favorable à son entrée dans la clientèle assyrienne. Mais, là aussi, les marchands assyriens étaient remerciés et tôt remplacés. 

- DANS LES GEOLES DU ROI -

A la cour du Roi Priam, on murmurait au sujet de ses agissements sadiques, puisqu'il aimait superviser avec ses hauts fonctionnaires l'interrogatoire des prisonniers. L'administration était une institution dont l'importance n'était galvaudée que par les sots et Priam n'était jamais plus heureux que lorsqu'il obtenait des aveux des personnes les plus rétives. Les Troyens avaient ainsi découvert les méfaits des Hittites et déjoué les interventions les plus perfides. Ils s'attachaient désormais à renforcer le coeur de leur empire, devenu l'un des plus grands du monde, en érigeant la ville de Lampsaque, non loin de leur capitale. Cette cité eut très tôt de nombreux visiteurs, étant un point de passage évident entre l'Europe et l'Asie, mais aussi parce que le culte de Priape y prit naissance, ce Dieu généreux en perpétuelle érection.

- ULYSSE EN ITALIE -

Le Roi d'Ithaque n'était plus le pauvre marin au royaume déchu que certains voulaient railler. Il était désormais un aventurier ingénieux, qui appliquait une politique de proie. Et, comme il était en route pour l'Italie lorsque les gens de Temesa annonçaient leur indépendance, il ne se priva pas d'y aller s'imposer. Cela, au grand dam des Mycéniens, qui croyaient profiter de l'occasion, mais débarquaient trop tard. La ville était la propriété d'Ulysse, ce qui ne pouvait manquer d'irriter Agamemnon.

- LE RETOUR D'ACHILLE -

Menant une fringante armée, le vif Achille faisait irruption devant la ville d'Alopé, laissée à son sort par les Athéniens, alors qu'elle avait été la récompense d'une longue guerre. La nouvelle génération des hommes de Phthie suivait son Roi avec un entrain retrouvé et la ville fut aussitôt ramenée dans le giron d'Achille. Ce retour aux affaires arrivait au meilleur moment pour le Roi de Phthie. Le redressement de sa nation et ses prétentions profitaient à plein de l'enchevêtrement politique actuel en Hellade et des guerres nombreuses qui secouaient les royaumes contigus à la mer Egée. Achille avait prudemment reconstitué ses forces et avait désormais toute latitude pour afficher des prétentions.

- UNE SALE BETE DE MOINS - 

En Asie antérieure, le général Shahurunuwa débarrassait le monde de la présence maléfique d'un griffon qui terrorisait les populations. Une bête monstrueuse au corps de lion, aux ailes d'aigle, aux oreilles de cheval, affublé d'un bec acéré...  Une horreur ! Mais pour ce faire, les Hittites engagés dans la chasse autour de la ville d'Amastris, avaient patrouillé pendant de longs mois et ne pouvaient plus avoir la moindre initiative cette année. Ce n'était pas là le seul contretemps pour le royaume du Hatti, qui ne cessait de recevoir d'inquiétants bulletins de ses provinces.

- LA PRINCESSE KASSAIA -

Notoire était le caractère de la Princesse Kassaia de Nerik. Son rôle dans la révolte de la grande cité contre le Roi des Hittites grandissait de jour en jour, d'autant que son suzerain ne semblait nullement réagir. Délaissée par son royal amant parti en guerre, la Princesse Kassaia déchirait tous les liens qui l'unissaient au Hatti. La cité de Nerik reprenait son indépendance.

- L'AUTRE JARDIN DES HESPERIDES -

Après avoir évité les hauts fonds de la Syrte, les nautoniers crétois conduisaient leurs nefs recourbées le long des côtes de Libye, au-delà d'une montagne verte aux falaises inabordables. Ils découvraient soudain un rivage hospitalier, où les anciens avaient pensé trouver le célèbre Jardin des Hespérides. L'on sait, depuis les tribulations d'Heraklès, que ce verger aux pommes d'or se trouve bien plus en Occident. Mais les Crétois voulaient croire en ce beau souvenir et choisissaient le vocable des Hespérides pour baptiser leur nouvelle colonie de Cyrénaïque. Pendant ce temps, les Athéniens s'installaient de plus en plus en Italie, puisqu'ils fondaient le port d'Aternum. Les Mycéniens, eux, bâtissaient Tartessos.

- IMPERIALISME ORIENTAL -

Le Roi d'Assur était en démonstration dans le pays de Canaan et jusque dans l'Ouest du Delta du Nil. La déroute égyptienne paraissait évidente face à la volonté de Salmanazar. Ašcalon, Paraetonion et même l'oracle de Siouah étaient abandonnés à la cruauté des Assyriens, qui massacraient impitoyablement les populations et brûlaient les maisons. Mais Kadašhman de Babylone, qui pouvait frapper le coup de grâce, restait en Canaan et apparaissait hésitant, voire bien trop prudent. Cela faillit être fatal pour les Assyriens car, le long de la côte, les faibles forces combinées de Benthéšina réussirent à faire mordre la poussière aux soldats de Salmanazar qui venaient prendre Ašcalon. De plus, personne n'osait attaquer de front les armées égyptiennes barricadées à Tyr. Tout ceci n'augurait rien de bon pour les Tyrans de Mésopotamie.

- RIPOSTE EGYPTIENNE -

L'armée chargeait en masse, avec à sa tête le Prince Nébenkhârou, sixième héritier dans l'ordre de succession au trône d'Egypte. Face à elle, les Assyriens se dressaient autour de leur chef, le gouverneur de Pharos, un certain Mishalim, et faisaient rempart de leur bouclier de bronze. Du haut des tours, les archers les soutenaient en tirant vers les assaillants. Les Assyriens qui avaient été conquérants, étaient cette fois les défenseurs et, face à la vaillance des fantassins égyptiens, ils ne purent empêcher la destruction des portes de la ville. Les soldats égyptiens se ruaient dans la cité portuaire en annihilant la garnison. Le casque du gouverneur Mishalim se brisait sous le choc d'une lourde pique et le long de la douille en métal, la cervelle sanglante jaillissait de la blessure. Mishalim fut cloué sur place, les bras ballants, les yeux révulsés. Il n'aura pas à ses parents payé le prix de leurs soins, sa vie aura été brève.

 

Date limite : vendredi 19 novembre au soir, lorsque la pleine lune sera en Taureau. 

 

Tableau actualisé des Exportateurs :

Argent : Ebla (SALMANAZAR), Ispal (-), Salone (MENELAS)

Bois : Ašcalon (SALMANAZAR), Byblos (ZIMRIDA), Tyr (-)

Céréales : Babylone (KADASHMAN), Chersonèse (HATTUSILI), Memphis (RAMSES)

Chevaux : Ecbatane (KADASHMAN), Hattušas (HATTUSILI), Tanagra (MENESTHEE), Troie (PRIAM)

Huile : Amyclées (MENELAS), Cnossos (IDOMENEE), Jéricho (KADASHMAN)

Marbre : Halicarnasse (AMPHIMAQUE), Naxos (IDOMENEE), Tabarka (IDOMENEE)

Métaux : Assur (SALMANAZAR), Kythion (SALMANAZAR), Malatya (HATTUSILI)

Or : Abdère (PRIAM), Colchis (HATTUSILI), Semna (RAMSES)

Poterie : Athènes (MENESTHEE), Corinthe (AGAMEMNON), Panorme (ZIMRIDA)

Sel : Istros (PRIAM), Pallantium (AGAMEMNON), Sidon (ZIMRIDA)

Tissu : Akragas (ZIMRIDA), Milet (AMPHIMAQUE), Trachis (ACHILLE)

Vin : Ialysos (IDOMENEE), Ithaque (ULYSSE), Tarse (SALMANAZAR)

Guerres déclarées :

SALMANAZAR d'Assyrie est en guerre contre AGAMEMNON de Mycènes

RAMSES d'Egypte est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon

RAMSES d'Egypte est en guerre contre SALMANAZAR d'Assyrie

RAMSES d'Egypte est en guerre contre KADASHMAN de Babylone 

AGAMEMNON de Mycènes est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet 

MENESTHEE d'Athènes est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet

MENELAS de Sparte est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet

PRIAM de Troie est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet

PRIAM de Troie est en guerre contre HATTUSILI de Hattušas

PRIAM de Troie est en guerre contre IDOMENEE de Crète

 

Alliances officielles :

Alep : Talmi-Sarruma est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Argos : Diomède est le vassal d'AGAMEMNON de Mycènes

Chalcis : Eléphénor est le vassal de MENESTHEE d'Athènes

Sardes : Argon de Lydie est le vassal de PRIAM de Troie

Suse : Untašh-Napirišha d'Elam est le vassal de KADASHMAN de Babylone

Telmesse : Sarpédon de Lycie est le vassal d'IDOMENEE de Crète

Thémiscyre : Penthésilée de Thémiscyre est la vassale de HATTUSILI du Hatti 

Tyr : Aribas est le vassal de RAMSES d'Egypte.

Wašhuganni : Shattuara du Mitanni est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Traités de paix imposés :

ZIMRIDA de Sidon et SALMANAZAR d'Assyrie sont en paix jusqu'au Chant XXII

ZIMRIDA de Sidon et KADASHMAN de Babylone sont en paix jusqu'au Chant XXII

ZIMRIDA de Sidon et IDOMENEE de Crète sont en paix jusqu'au Chant XXVIII

Historique

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