CHANT XXIII
17 décembre 2021
A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

V I N G T T R O I S I E M E C H A N T - R A M S E S L E G R A N D
Haut devait être le Nil pour le jubilé du Seigneur du Double Pays, les cinquante ans de règne du divin Ramsès Ousermaâtrê, fils de Sethi. La fête commençait à Piramsès, pour se poursuivre à Memphis dans le temple de Sokar, afin de voir le souverain redresser symboliquement le pilier osiriaque et démontrer l'éternelle vigueur de son bras.
- LE JUBILE DE RAMSES -

Malgré la guerre qui durait depuis dix ans, les Egyptiens souhaitaient honorer leur maître en la personne de Ramsès le Grand, le repousseur du mal, l'aimé de Ptah, le protégé d'Houroun à la voix puissante. Sa force et sa générosité allaient ruisseler sur son peuple lors d'une année fertile en événements. Et d'abord sur les champs de bataille, où l'armée égyptienne était partout victorieuse.
- LE PRINCE AMENEMOPET -

Les Assyriens réalisaient un nettoyage de la côte libyenne, afin de chasser les forces indigènes de cette région. La colonne de Kidin-Sîn, un parent du Roi Salmanazar, partait en compagnie d'une seconde armée emmenée par le Prince héritier Tukulti-Ninurta, avec la ferme volonté de massacrer la faible garnison du sanctuaire de Siouah... pris autrefois par les Assyriens, puis abandonné et enfin récupéré par les escadrons équestres de Pharaon. Les Egyptiens n'avaient là qu'une armée, mais elle était autrement mieux préparée au combat. Dix-neuvième fils du glorieux Ramsès, Amenemopet en était le vaillant général et sa mission était claire. Défaire l'ennemi et empêcher le sanctuaire d'Amon d'être une seconde fois profané.
- AU SANCTUAIRE DE SIOUAH -

Entamant un mouvement pour se mettre à portée des villes de la côte, les Egyptiens virent arriver les colonnes assyriennes. Epuisé par la chaleur et la maladie, l'ennemi avançait visiblement sans crainte pour reprendre le sanctuaire oraculaire de Siouah. Le Prince Tukulti-Ninurta plaça ses bataillons en deux formations, pour écraser le corps égyptien, comme un marteau frapperait l'enclume. Le Prince Kidin-Sîn avait reçu l'ordre de lancer l'attaque par un mouvement sur le flanc droit des Egyptiens. Rapidement touché par un trait venu de loin, il s'affaissait et lâchait sa javeline. Amenemopet était face à lui et avait déjà tiré son khépesh et, maintenant, le frappait près du cou, à la clavicule. Le sabre courbe y plongeait tout entier et l'Assyrien s'affaissait sur le sol. Son sang trempait la terre, pendant que la charge autochtone bousculait les lignes ennemies. Au bout d'une journée de combats sans pitié, les Assyriens étaient totalement défaits. Amenemopet venait de renverser la situation dans une bataille épique. Le sol sanctifié de l'Egypte n'était plus souillé par la présence de vils ennemis déchus.
- EPIDEMIE EN ASSYRIE -

A Assur, la consternation était de mise et les hauts fonctionnaires se regardaient éberlués. L'administration assyrienne ne savait plus où donner de la tête, tant les bulletins des commandements militaires étaient alarmants. C'était d'autant plus interpellant, que le Roi Salmanazar - de son vrai nom Shulmani-Ašar-Edu - avait prévenu ses sujets d'une potentielle défaite en Egypte, terre mystérieuse aux trop nombreuses interventions maléfiques. Et, en effet, les Dieux infligèrent aux Assyriens une punition sous forme d'une grave épidémie. Les gouverneurs des villes, ne voulaient pas que la contamination s'étende à leurs quartiers et fermaient systématiquement les portes aux armées. Les contingents ravagés par la maladie déploraient des pertes immenses, d'autant que la force royale de Salmanazar était à ce moment la plus puissante du Monde.
- REPRISE DE JERUSALEM -

Heureusement pour la coalition, les alliés de Salmanazar étaient plus fringants. Les gens de Sidon, par exemple, savouraient leur revanche dans une région que les Egyptiens ne pouvaient plus dominer. Avec trois armées, ils s'en allèrent pour s'emparer de Jérušalem au centre du pays de Canaan. Pendant ce temps, les Babyloniens débarquaient leurs troupes à l'Ouest du Sinaï. A Maghara, d'étranges faits avaient secoué la sérénité des habitants de la bourgade, avant l'arrivée des Babyloniens. Un incendie avait été allumé dans les écuries du gouverneur et une grande confusion régnait. Les Babyloniens s'emparèrent de la ville sans compter le moindre blessé. Cette ville, qui semblait insignifiante était cependant la seule source de métaux d'Egypte.
- NOUVELLE CONTRE ATTAQUE EGYPTIENNE -

Soudain, les Assyriens s'enhardissaient et prenaient la forteresse de Péluse, par une opération maritime. Le divin Ramsès n'allait pas finir l'année de son jubilé sur une défaite ! Voilà pourquoi il ordonnait à sa garde de reprendre Ašcalon, la ville comptant l'un des plus grands marchés de bois, matière qui manquait cruellement à l'Egypte. Sa première armée ne se privait pas d'aller en chasser les représentants assyriens pour, ensuite, jouir des ombrages des magnifiques forêts de cèdres. Surtout, les chantiers navals égyptiens pouvaient enfin se mettre au travail pour relever une marine indispensable à Sa Majesté.
- SIGNATURE DE LA PAIX -

Mais il nous faut conter ce qui se tramait chez les Rois de l'Hellade. Dans le gynécée du palais de Troie, le vieux Roi Priam savourait sa victoire. Son adversaire, Amphimaque, avait réussi à échanger quelques courriers et ainsi à atténuer les conditions. Les Milésiens ne devaient payer que 80 millions et cédaient aux Troyens la colonie lointaine de Gadis. Priam à l'âme endurante pouvait se laisser aller à danser et à chanter. Il se vautra sur une couche couverte de peaux de bovin et frappa dans ses mains. Ayant reçu une amphore d'une boisson venue des régions hyperboréennes, composée de blé, d'avoine et d'orge fermenté, il prit la décision de la boire pure, dans une kylix d'argent. Le breuvage, très fort, lui grava le sourire comme s'il devenait une statue de pierre. Quelques jeunes esclaves nues l'invitèrent à retrouver ses esprits en l'attirant dans un bassin d'eau.
- MENESTHEE ET PHOEBE -

Attachée au culte d'Apollon à Delphes, la belle Phoebé était aussi la dame de coeur de Ménesthée. En Hellade, on pensait le Roi d'Athènes subjugué par son épouse. Ce n'était qu'une demi-vérité, puisqu'on voyait Ménesthée entreprendre de nombreux travaux. D'ailleurs, il s'inscrivait dans une véritable politique anti-assyrienne, qui se mettait en place dans les royautés égéennes depuis que Priam et Ménesthée annonçaient l'exclusion sans ménagement des marchands assyriens de leur capitale. La raison en était évidemment financière, car les Athéniens précisaient leur acte en traitant les Assyriens de profiteurs sans parole, accumulant plus de trente millions en détournement. Ménesthée était aussi très investi dans le développement de ses colonies italiennes, puisqu'il faisait construire la cité de Sipontum.
- LA RENAISSANCE DU ROYAUME DE PHTHIE -

Achille, fils de la nymphe Thétis, venait de se réveiller avec la nuque encore endolorie, lorsque ses serviteurs lui apportèrent à manger et l'aidèrent à se laver. Endossant une tunique brodée de bleu, il appela ses hommes, afin de leur expliquer ses nouveaux projets. Le royaume de Phthie avait trop longtemps hiberné. Il était temps de montrer céans aux étrangers la force des Myrmidons. Et, justement, après avoir fait une offrande à Zeus, Achille allait pouvoir mieux observer ce qui se passait à ses portes, car la conjoncture politique était soudain très favorable au Roi de Phthie.
- UN PUISSANT VENT DE REVOLTE -

La cité d'Iolque était la première à montrer des signes d'insoumission. La population jetait le gouverneur troyen hors de la ville. Iolque espérait ainsi retrouver son indépendance. Larissa en Thessalie, elle aussi, était une ville qui avait trop longtemps supporté le joug étranger. Ici, c'était les Crétois qui étaient visés, eux qui n'avaient jamais rien fait pour les habitants de cette ville. Dans les deux cas, l'armée était invitée à ramener le calme dans les plus brefs délais. Enfin, et malgré le jubilé royal, l'année était ternie en d'Egypte, où les scribes découvraient que le niveau du Nil à la saison d'Akhet, c'est-à-dire pendant la crue, était particulièrement faible. Très inquiets, les fonctionnaires de Pharaon firent savoir qu'une famine en Egypte était inévitable et influencerait les revenus de l'année prochaine.
- MAGNIFIQUE BABYLONE -

Il n'y avait pas que des défilés militaires à Babylone. Depuis le règne de Kadašman-Enlil, la grande cité s'était agrandie et embellie avec l'érection de bâtiments grandioses. L'empire de Babylone était d'ailleurs devenu l'égal du puissant royaume d'Assyrie, contrôlant exactement le même nombre de cités. Seul le royaume de Priam était plus vaste, l'Egypte ayant sensiblement réculé devant les coups de butoir de la triple coalition.
- PLUS LOIN QU'HERAKLES -

Voyageant au-delà des colonnes d'Heraklès, les marins d'Agamemnon voguaient à la recherche d'on ne sait quoi - l'Atlantide, peut-être ? - tout en essayant de ne pas trop s'éloigner de la côte. Ils remontaient vers le Septentrion et, à bout de réserve, décidèrent d'aborder le rivage sauvage de la Galice. Les Mycéniens vigoureux fondèrent une ville portuaire qu'ils baptisèrent Iria, dans une région où les peuplades farouches avaient de drôles de coutumes, comme celle d'attacher des cornes à leurs couvre-chefs ou d'aller cueillir du gui dans les peupliers ou les chênes-lièges prétextant une vertu curative. Agamemnon devenait un des plus grands bâtisseurs, en exigeant de construire une autre ville, en Libye cette fois, non loin de la colonie crétoise d'Oea. Cette Neapolis "nouvelle ville" prit le nom de Leptis.
Date limite : vendredi 21 janvier 2022 au soir.
Bons réveillons à tous.
Attention : Achille a un nouveau diplomate à son service, dont l'adresse est indiquée dans la liste des joueurs. Longue vie à son nouveau représentant, qui sera ravi d'avoir de vos nouvelles.
Tableau actualisé des Exportateurs :
Argent : Ebla (SALMANAZAR), Ispal (-), Salone (MENELAS)
Bois : Ašcalon (RAMSES), Byblos (ZIMRIDA), Tyr (ZIMRIDA)
Céréales : Babylone (KADASHMAN), Chersonèse (HATTUSILI), Memphis (RAMSES)
Chevaux : Ecbatane (KADASHMAN), Hattušas (HATTUSILI), Tanagra (MENESTHEE), Troie (PRIAM)
Huile : Amyclées (MENELAS), Cnossos (IDOMENEE), Jéricho (KADASHMAN)
Marbre : Halicarnasse (PRIAM), Naxos (IDOMENEE), Tabarka (IDOMENEE)
Métaux : Assur (SALMANAZAR), Kythion (SALMANAZAR), Malatya (HATTUSILI)
Or : Abdère (PRIAM), Colchis (HATTUSILI), Semna (RAMSES)
Poterie : Athènes (MENESTHEE), Corinthe (AGAMEMNON), Panorme (ZIMRIDA)
Sel : Istros (PRIAM), Pallantium (AGAMEMNON), Sidon (ZIMRIDA)
Tissu : Akragas (ZIMRIDA), Milet (AMPHIMAQUE), Trachis (ACHILLE)
Vin : Ialysos (IDOMENEE), Ithaque (ULYSSE), Tarse (SALMANAZAR)

Guerres déclarées :
SALMANAZAR d'Assyrie est en guerre contre AGAMEMNON de Mycènes
RAMSES d'Egypte est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon
RAMSES d'Egypte est en guerre contre SALMANAZAR d'Assyrie
RAMSES d'Egypte est en guerre contre KADASHMAN de Babylone

Alliances officielles :
Alep : Talmi-Sarruma est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie
Argos : Diomède est le vassal d'AGAMEMNON de Mycènes
Chalcis : Eléphénor est le vassal de MENESTHEE d'Athènes
Sardes : Argon de Lydie est le vassal de PRIAM de Troie
Suse : Untašh-Napirišha d'Elam est le vassal de KADASHMAN de Babylone
Telmesse : Sarpédon de Lycie est le vassal d'IDOMENEE de Crète
Thémiscyre : Penthésilée de Thémiscyre est la vassale de HATTUSILI du Hatti
Wašhuganni : Shattuara du Mitanni est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Traités de paix imposés :
AMPHIMAQUE de Milet et PRIAM de Troie (et tous leurs alliés) sont en paix jusqu'au Chant XXVIII.
ZIMRIDA de Sidon et IDOMENEE de Crète sont en paix jusqu'au Chant XXVIII.