CHANT XVI

4 juin 2021

A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

S E I Z I E M E  C H A N T   -   L ' E V E I L   D ' H A D E S

Un mortel avait traversé le fleuve Acheron, celui qui menait aux Enfers. Il avait osé pénétrer dans l'antre chtonienne des Enfers, soutenues par la fusion des stalagmites et des stalagtites, avançant jusqu'au gouffre des âmes. Là, il se pencha pour regarder à travers la brume et Hadès lui apparut.

- LE VENGEANCE DE PRIAM -

A la tête d'une multitude de soldats déterminés, le Prince Hector avait pour mission de faire plier Amphimaque, pendant que Priam se réservait la prise d'Ephèse-la-Belle. Avec une ardeur sans mesure, les Troyens prenaient une revanche éclatante sur les Milésiens, puisqu'ils se ruèrent sur les possessions ioniennes, avec fureur et avec cris. A Halicarnasse, Iolque, Ephèse, Didymes, Amastris, ils appelaient Hadès, massacraient les populations, saccageaient les palais et profanaient les temples. Toutefois, menant des guerres au loin, les Troyens délaissèrent leur capitale. Amphimaque se fit un plaisir de venir la piller ! Cette acte d'éclat venait donner du baume au coeur des Milésiens, qui pouvaient espérer une victoire totale s'ils conservaient cet avantage un an de plus.

- DANSE MACABRE -

A Sidon, de longues négociations diplomatiques apportèrent la paix avec Athènes. Agamemnon pouvait se féliciter d'avoir rapidement conclu un conflit, sans une once de perte. Mais les esprits influents du royaume ne comprirent pas pourquoi, la même année, il déclara la guerre à Milet. Les prêtresses avaient beau allumer des feux cultuels, ces revirements constants ne pouvaient que saper une popularité jusqu'ici intacte. D'autant que la liste des prétendants sur Milet était déjà longue. Certes, Idoménée n'était plus en course, mais Priam et maintenant Ménesthée et Ménélas, avaient des vues sur le royaume d'Amphimaque.

- LE SON DE L'HALLALI -

C'était aux temps où la misère était moins pénible au soleil. Et puis, il y avait ce silence qui précède et suit les désastres, ce silence qui pesait sur les épaules des généraux milésiens, conscients des dangers immenses que représentait la coalition adverse. Epaulés à un cor géant, les gardes du palais d'Amphimaque firent résonner un son profond que l'on pouvait entendre tout le long du fleuve Méandre, jusqu'à Magnésie. Ce fut le signal qu'attendait le Prince Tlépolème - un fidèle du Roi Amphimaque - pour lancer l'assaut contre les Lydiens, ces brutes qui avaient osé tenter l'investigation de la ville de Magnésie. Tous se heurtaient alors en un combat de front, dans une bataille d'une rare violence, dont personne ne semblait pouvoir sortir vainqueur. 

- LES HESITATIONS DE RAMSES -

Une brise tiède de Canaan embrassait le front du bouillant Raméside, lorsqu'il arriva devant les tours de la cité du magnanime Zimrida. Pharaon hésitait, Zimrida hésitait, tout le monde s'observait. Seule la cité de Megiddo changeait de main. La guerre de Phénicie semblait devenir une campagne cognitive, un affrontement à distance, un duel d'ego pour découvrir qui serait le premier à perdre son calme. Dans ce contexte, même les Assyriens avançaient à pas feutrés, invitant les Babyloniens à faire de même. Sur la Grande Verte, aucun capitaine ne pouvait envoyer de bulletin de victoire vers son souverain, aucune bataille navale ne s'étant déclarée, malgré les nombreux mouvements.

- EMOI AU BORD DU NIL -

La Princesse Bentânat, cinquième épouse royale de Sa Majesté Ramsès Ousermaâtrê - Vie, Santé, Prospérité - s'inquiétait de la situation dans le Double Pays. Après Syène, deux cités de première importance montraient des signes de mécontentement dans la population, principalement chez les mineurs et les carriers. La belle chérie du divin Pharaon n'avait pourtant pas de quoi se faire du mouron, car le maître des lieux avait paré le royaume de toutes opérations de déstabilisation venant d'une puissance malintentionnée. En conséquence, le Grand Prêtre d'Amon à Thèbes pouvait dormir sur ses deux oreilles en voyant la garnison mater les trublions. En Nubie, ce fut le même constat. Seule Syène échappait désormais à la main mise de l'administration royale, étant en révolte depuis deux années.

- SAC DE CARTHAGE-

Qart-Hadašt n'eut pas le temps de mettre sa garnison en alerte, que les navires crétois débarquaient leurs forces de combat. Ces vaisseaux rapides avaient évité la chasse menée par la flotte phénicienne, qui ne s'attendait point à tant d'audace en Afrique. Hamelqart, le fils du gouverneur phénicien, frappa Epiclès, le chef de l'expédition crétoise d'une pierre énorme. Du haut des murailles, il tenait à deux mains cette pierre, qu'un homme en pleine force tiendrait malaisément. Lui l'avait soulevée et la jeta du mur élevé, ce qui enfonça le casque à quatre bossettes et broya tous les os de la tête. Epiclès chut et la vie l'abandonna. Cette action lança véritablement l'attaque vespérale des Crétois qui se jetaient maintenant contre les murailles, les escaladaient, enfonçaient les portes, brûlaient les maisons avec des torches. Des lambeaux de fumée montaient vers le ciel et des gémissements rampaient dans la masse des corps étendus. Cette démesure agaçait plus d'un Dieu et Zeus décida de rallier ses comparses. Sur le plus haut sommet de l’Olympe, la montagne aux cimes sans ombre, les Dieux étaient outrés et se demandaient pourquoi Python n'avait rien fait pour dissuader les mortels de tant d'horreurs.

- LA FUREUR HITTITE -

Poursuivis par la colère des Immortels, beaucoup savaient qu'ils devraient lutter contre les mensonges qui s'étaient répandus comme une maladie à travers les esprits. Priam savait qu'il devait surveiller l'horizon du soleil levant, car les Hittites promettaient d'entrer en lice. Pourtant, ils se préparèrent avec tant de lenteur, qu'ils ne réussirent qu'à s'emparer de Gordion... une ville qui n'était même pas sous le contrôle des Troyens. Mais, à bien lire les papyrus envoyés par les gouverneurs des contrées lointaines, on pouvait se faire une idée de la force du Hatti, qui hâtait ses armées afin de les regrouper. Une grande offensive se préparait sur les hauts plateaux, Priam en était certain.

- L'ILE D'EOLE -

Ils devaient repasser par la Sicile pour revenir en Grèce, mais avant cela, une odeur de soufre imprégnait l'air. Aucun doute possible, ils étaient bien sur le territoire d'un volcan. L'île d'Eole se dressait devant leurs proues comme une montagne jaillissant tout droit du fond de la mer, un phare naturel planté par les Titans. Son panache de fumerolles officiait comme une girouette, indiquant les coups de vents soudains et violents. Menant les nefs lacédémoniennes à double courbure de l'illustre Ménélas, Arcésilas reçut un contre-ordre : il devait faire route vers les Colonnes d'Heraklès au plus vite et arriva en vue des côtes de la Sardaigne. D'ailleurs, de plus en plus de voiles grecques filaient vers le Ponant.

- PALLANTIUM -

Dans les marécages du fleuve Tibre vivaient les Rutules du Roi Evandre, rudement malmenés par les soldats de l'invincible Diomède d'Argos. Se battant pour leur suzerain, le Roi Agamemnon,  les gens d'Argos ne firent pas de quartier et annihilèrent toute forme de vie dans ce pays peu sain. Là où combattait Diomède, l'herbe ne repoussait pas. D'ailleurs, Pallantium se révélait n'être qu'une sale bourgade aux huttes de bois. Cependant, elle surplombait un pays de salines, ce qui pouvait être bien utile.

- LE ROI D'ATHENES SORT DE L'OMBRE -

Il ne fallait pas omettre de conter les aventures du discret Ménesthée, Roi d'Athènes et compagnon de lutte d'Agamemnon. Depuis quelques années, ce souverain agissait avec prudence et ne régnait que sur un modeste royaume. Avec sa déclaration de guerre envoyée aux scribes d'Amphimaque et ses tribulations dans les collines d'Etrurie, Ménesthée apparaissait de plus en plus comme un chef de guerre plein d'ambition. Cela se confirmait avec l'attaque de la cité étrusque de Felsina, pour laquelle il avait confié le commandement au grand Ajax de Salamine, casqué de bronze flamboyant. Les Athéniens firent plier la défense dans un atroce carnage et Ajax transperça de sa javeline le potentat local, sous le menton, en poussant sa pointe à fond. L'homme croula, comme s'effondre un chêne ou un peuplier, que des charpentiers, de leurs cognées affutées, abattent dans la montagne pour le transformer en quille de bateau. 

- LAMIA -

Quittant la caverne d'Hadès, le mortel cherchait à retrouver le débarcadaire de l'Acheron. Le parfum devenait plus frais à chaque pas, dans la longue galerie éclairée par de disparates lampes à huile. Il entrait alors dans une salle au milieu de laquelle il y avait un bassin. Mais des ondes sur la douce eau couleur de rose révélaient soudain la compagnie insoupçonnée de...  Le pauvre mortel restait bouche bée, en proie à la peur. Trois serpents couleur vermeil à têtes de femmes, au moindre geste empli de grâce, s'en venaient enrouler son corps. Avec leurs langues, les Lamia testaient, goûtaient, jugeaient tout ce qui était sien. Elles se mouvaient en une série de caresses, glissant de haut en bas de sa colonne vertébrale. L'eau du bassin devint bleue de glace et l'en entendit plus jamais parler de ce mortel. Soudain, Achille sursauta, mais resta longtemps dans son lit. Couvert de sueur, le Roi de Phthie fixait la lampe à huile encore allumée. Jamais plus il ne tarderait à envoyer ses ordres.

- SOUS L'OEIL DU GEANT ORION -

Pendant que les prêtres d'Egypte récitaient des psaumes pour glorifier Osiris, le jour où le lever héliaque coïncidait avec le solstice d'été - ce qui représente pour les Grecs, la constellation d'Orion dont la ceinture se mire dans la disposition des pyramides - les Olympiades se déroulaient sous un lourd couvercle de nuages bas. La guerre avait toléré du bout des lèvres de faire une courte pause et certains athlètes en avaient profité pour se faire connaître. Ceux-ci reçurent en conséquence une couronne d'oléastre, symbolisant pour leur cité natale de substantielles récompenses.

- Course à pied (premier importateur) : Bénédictos de SPARTE

- Pentathlon (premier exportateur) : Johannès de MILET

- Course hippique (éclat de la civilisation) : Noah de CRETE

- Pugilat (premier conquérant) : Ksawierê d'EGYPTE

- Poésie (investissements royaux) : Androupoulos de TROADE

Notons que seul le pancraciate égyptien était parvenu à défendre son titre depuis la première Olympiade. Toutefois, les autres lauriers étaient distribués à de fiers Hellènes, prouvant que leur civilisation était loin de s'éteindre.

 

Date limite : vendredi 2 juillet au zénith de Rê.

 

Tableau actualisé des Exportateurs :

Argent : Ebla (SALMANAZAR), Ispal (AMPHIMAQUE), Salone (MENELAS)

Bois : Ašcalon (RAMSES), Byblos (SALMANAZAR), Tyr 

Céréales : Babylone (KADASHMAN), Chersonèse (PRIAM), Memphis (RAMSES)

Chevaux : Ecbatane (KADASHMAN), Hattušas (HATTUSILI), Tanagra (MENESTHEE), Troie (PRIAM)

Huile : Amyclées (MENELAS), Cnossos (IDOMENEE), Jéricho (RAMSES)

Marbre : Halicarnasse (AMPHIMAQUE), Naxos (IDOMENEE), Tabarka (ZIMRIDA)

Métaux : Assur (SALMANAZAR), Kythion (SALMANAZAR), Malatya (HATTUSILI)

Or : Abdère (PRIAM), Colchis (HATTUSILI), Semna (RAMSES)

Poterie : Athènes (MENESTHEE), Corinthe (AGAMEMNON), Panorme (ZIMRIDA)

Sel : Istros (PRIAM), Pallantium (AGAMEMNON), Sidon (ZIMRIDA)

Tissu : Akragas (ZIMRIDA), Milet (AMPHIMAQUE), Trachis (ACHILLE)

Vin : Ialysos (IDOMENEE), Ithaque (ULYSSE), Tarse (SALMANAZAR)

Guerres déclarées :

RAMSES d'Egypte est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon

SALMANAZAR d'Assyrie est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon

IDOMENEE de Crète est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon 

KADASHMAN de Babylone est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon  

AGAMEMNON de Mycènes est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet 

MENESTHEE d'Athènes est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet

MENELAS de Sparte est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet

PRIAM de Troie est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet

PRIAM de Troie est en guerre contre HATTUSILI de Hattušas

 

Alliances officielles :

Alep : Talmi-Sarruma est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Argos : Diomède est le vassal d'AGAMEMNON de Mycènes

Chalcis : Eléphénor est le vassal de MENESTHEE d'Athènes

Sardes : Argon de Lydie est le vassal de PRIAM de Troie

Suse : Untašh-Napirišha d'Elam est le vassal de KADASHMAN de Babylone

Telmesse : Sarpédon de Lycie est le vassal d'IDOMENEE de Crète

Thémiscyre : Penthésilée de Thémiscyre est la vassale de HATTUSILI du Hatti 

Tyr : Aribas est le vassal de RAMSES d'Egypte.

Wašhuganni : Shattuara du Mitanni est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Traité de paix imposé :

MENESTHEE d'Athènes et ACHILLE de Phthie sont en paix jusqu'au Chant XVII 

AMPHIMAQUE de Milet et IDOMENEE de Crète sont en paix jusqu'au Chant XX

ZIMRIDA de Sidon et AGAMEMNON de Mycènes sont en paix jusqu'au Chant XXI

Historique

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