CHANT XXIX

15 juin 2022

A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

V I N G T  N E U V I E M E   C H A N T   -    L E   P A R N A S S E

Salut, âmes des trépassés. Quelle déception immense ce devait être pour vous, impatients auditeurs des querelles d'antan, d'apprendre que les hommes n'avaient plus que quelques scènes à lire. Le dernier acte commençait au pied des cimes des roches roses du Parnasse.

- PRISE DE DELPHES -

Achille, fils de Pélée, Roi de Phthie et seigneur de guerre irréprochable s'en allait gravir les pentes du Mont Parnasse, afin de s'imposer à Delphes. Le sanctuaire oraculaire d'Apollon, l'archer doré du panthéon, était aussitôt sien. De formidables libations furent organisées pour honorer ce glorieux fait d'armes. Ménesthée n'avait même pas osé bouger le moindre orteil dans cette direction. Tout ceci augurait d'une victoire décisive du bel Achille et d'une revanche éclatante après la guerre que lui avaient livrée jadis quatre souverains. Aujourd'hui, les Athéniens n'avaient plus d'allié et ils étaient angoissés à la vue de ce chef redouté, qui avait su attendre, reconstruire et repartir à l'assaut.

- COUP DE FILET -

Les rafles étaient de tradition aux temps les plus anciens et le raid d'Achille pouvait être considéré comme un coup de maître. On dit qu'il s'empara d'une des plus jolies prêtresses du sanctuaire d'Apollon pour en faire sa muse. Ses armées poursuivaient leur élan après cette encourageante victoire et Léontée, menant les guerriers ardents de la seconde armée de Phthie, attaquait fougueusement la cité de Mégare. Respirant la fureur, il ne laissait pas une once de chance aux Athéniens de l'en empêcher.

- MER EGEE -

Le Roi Idoménée de Crète se tenait à la proue d'une de ses nombreuses galères et encourageait ses rameurs à naviguer plus vite à travers l'archipel des Cyclades, vers les possessions athéniennes. Là, les hommes regardaient, subjugués, la côte découpée d'anses et de criques gardées par des roches sentinelles. Qui d'autre que Zeus, maître de l'Olympe, avait pu agencer ce désordre minéral ? La flotte des Crétois arrivait en vue de la longue côte boisée de l'île d'Eubée et les soldats aux cheveux longs sur la nuque s'enhardissaient en entendant les cris de panique de la population de Geraestos, qui n'avait pas de garnison. La récente colonie athénienne était arrachée pour être placée dans le panier crétois. Pendant ce temps, les alliés lyciens d'Idoménée investissaient l'île d'Egine. Quatre cités prises en une seule offensive... Bigre... Ménesthée était mal embarqué !

- COLERE DE POSEIDON -

Mais tout ceci ne s'était pas déroulé sans mal... car une tempête d'une force inouïe et jamais vue de mémoire d'homme, avait entrainé les marins dans une lutte sans merci avec les vagues, le vent, la foudre et la peur. Pour les escadres en mer, les naufrages se succédaient à une cadence infernale et on ne comptait plus les hommes qui périssaient dans ce cataclysme. Les pirates, qui avaient eu le temps d'ennuyer le commerce d'Achille, disparaissaient totalement. La flotte crétoise en route pour l'Attique était lourdement endommagée. Celle d'Athènes, qui avait eu l'imprudence de tenter une sortie, aussi. Mais le pays où les femmes pleuraient le plus, était la Troade, où l'on apprenait avec désespoir qu'une flotte avait sombré, entrainant tous les soldats de la sixième armée dans les abysses de la mort.

- GUERRE EN PHTHIE -

Ménesthée voyait son royaume envahi de toutes parts. Le Roi d'Athènes se devait de réagir et il décidait de le faire avec courage et ingéniosité. Déjouant tous les plans adverses, les Athéniens refusaient de se barricader sur leur acropole. Au contraire, ils se lançaient avec témérité dans une vaste manoeuvre au coeur du royaume d'Achille. Quelle ne fut pas la surprise pour Eudore, resté en réserve à Trachis, d'apercevoir soudain deux armées athéniennes l'encercler depuis l'Est et depuis l'Ouest ! La bataille de Trachis, lieu des exploits d'autrefois, aboutissait sur une seconde victoire pour les Athéniens. Le combat avait été intensément violent. Les guerriers couverts de bronze s'étaient étripés sans pitié et l'on avait vu un homme coupé en deux. Les lances s'étaient brisées sur les boucliers et les épées avaient ouvert les rangs. Les remparts avaient été escaladés, la garnison annihilée. Achille n'avait plus le choix : il avait l'obligation de reprendre sa capitale avant la fin de l'année prochaine, s'il ne voulait pas capituler une deuxième fois !

- LA DECISION DE DIOMEDE -

On n'avait jamais vu ça ! Un allié qui décidait de quitter son protecteur orientait l'histoire de l'Hellade dans l'inédit. En effet, Diomède d'Argos, qui avait été si utile à Agamemnon, décidait soudain de servir un autre Roi, autrement plus actif. Voilà pourquoi il abandonnait Agamemnon et rejoignait son petit royaume pour y être salué par un ambassadeur de Phthie. Il y créait aussitôt une flotte de guerre pour soutenir l'offensive d'Achille de Phthie contre les Athéniens. La question qui hantait toutes les chancelleries était donc la suivante : comment allait réagir Agamemnon ? De Mycènes, il lui suffisait de tendre le bras pour punir Argos. Mais pouvait-il risquer de déclencher une guerre contre le dangereux Achille ?

- SOULEVEMENT DU PAYS ETRUSQUE -

Certes, douze années s'étaient écoulées depuis qu'Evandre de Pallantium avait été rossé par l'invincible Diomède, pour le compte d'Agamemnon. Mais il rodait toujours dans l'arrière-pays, au-delà des marais du Tibre, caché dans les futaies interminables où il préparait sa revanche. Avec l'appui des Etrusques, un peuple civilisé établi dans les collines toscanes, Evandre parvenait à libérer la cité de la Reine Circé, en en chassant les Athéniens. Quelques semaines plus tard, c'était la ville de Felsina qui se révoltait. Tout le pays étrusque grondait et le Roi Ménesthée pouvait être inquiet.

- L'OPPORTUNISME D'ULYSSE -

Dans ce début de chaos italien, le Roi d'Ithaque allait se montrer aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau. Attentif à tout ce qui se passait au large de son île, Ulysse avait la lucidité de repérer que les citoyens d'Egnatia avait rejeté leur appartenance à l'Etat athénien. Indépendants, ils devenaient une proie facile pour Ulysse, qui avait régénéré ses forces depuis la guerre contre Agamemnon. Egnatia entrait rapidement dans l'escarcelle du souverain d'Ithaque.

- INFATIGABLE RAMSES -

Rasséréné par des rapports qu'il voyait enthousiastes, le divin Ramsès était confiant et sentait à nouveau dans ses veines couler la fougue de la jeunesse. Ses fils, ses généraux et ses hommes de troupes retrouvaient tout leur mordant. D'abord contre ces brutes à peau noire de Nubie, qui avaient osé se révolter. L'armée du Prince Nebenkârou avançait sans hésiter vers les bataillons du Roi de Koush. Ensuite contre l'immense coalition assyro-babylo-punico-lacédémonienne, qui se contenta d'avancer avec des masses incroyables d'hommes (quinze armées contre... deux !) pour prendre Bubastis, Piramsès et Klysma avec une lenteur qui ne tenait qu'à eux. Si le Delta était perdu, Memphis était toujours sauve. 

- RETRAITE DU SINAI -

Un soleil de plomb écrasait les dunes de sable qui bordait le Mer d'Erythrée et l'opération de sauvetage de l'armée du prince Merenptah semblait compromise par l'insistance d'un félin mythologique. Les marins égyptiens avaient reçu l'ordre d'extirper cette unité - harcelée depuis quatre ans par diverses créatures - mais ils ne purent que constater l'ampleur du malheur. L'armée toute entière était anéantie par l'attaque de trois colonnes adverses au Nord de Maghara. Le Roi de Babylone n'avait aucune pitié pour les Egyptiens et tenaient à montrer à quel point il était maintenant décidé de leur faire mordre la poussière.

- LES SOURCES BLANCHES DE LAODICEE -

Les Troyens marchaient le long des sinuosités particulières du Méandre, un fleuve étroit mais profond qui, pour cette raison, n'était point navigable. En remontant un affluent appelé Lycos (le loup) et touchés par la grâce des cygnes qui s'y promenaient paisiblement, les vétérans du général Pandare acceptèrent de devenir colons dans cette région. Ainsi fut fondée la ville de Laodicée du Lycos, non loin des cuves blanches de tufières, créées par l'écoulement des eaux pétillantes et chaudes de la montagne. Les Troyens venaient d'inventer l'exploitation des sources thermales. 

- LE PERIPLE DE LA MER EXTERIEURE -

Ils étaient partis explorer les côtes au-delà des Colonnes d'Héraklès. De ce fait, ils avaient pu observer le phénomène des marées, inconnues des Méditerranéens et leur synchronisme avec les phases de la Lune. Ils arrivaient maintenant dans les mers froides du Nord où le vent peut devenir féroce, dans ce monde que les Grecs croyaient inhabitable. Pourtant, les marins d'Agamemnon rencontrèrent Leodegar, un Roi qui tenait le pays des Celtes mosans, que les Grecs découvraient avec désappointement. En effet, ces Celtes pratiquaient une sexualité contre nature, car ils n'étaient point sodomites, ce qui intriguait beaucoup les hommes d'Agamemnon. Après avoir longé la côte et trouvé une embouchure, les marins mycéniens remontaient maintenant le fleuve Mosa qui serpentait entre des collines couronnées de frondaisons majestueuses. Ils fondèrent la ville de Leodium, car la terre était là très fertile.

- LA VARIOLE DE CRETE -

Une épouvantable épidémie sévissait soudain dans la douce île de Crète et chaque bateau qui partait du port de Cnossos, emmenait des malades couverts de boutons suspects. Les armées du Roi Idoménée furent durement touchées par cette laide maladie. Pour accabler davantage Idoménée, les scribes crétois venaient au palais lui apporter d'autres tracas : la ville de Gortyne était en révolte et la troupe devait immédiatement s'y rendre.

 

Date limite : vendredi 8 juillet au soir venu.


Tableau actualisé des Exportateurs :

Argent : Ebla (SALMANAZAR), Ispal (AMPHIMAQUE), Salone (MENELAS)

Bois : Ašcalon (ZIMRIDA), Byblos (ZIMRIDA), Tyr (ZIMRIDA)

Céréales : Babylone (KADASHMAN), Chersonèse (HATTUSILI), Memphis (RAMSES)

Chevaux : Ecbatane (KADASHMAN), Hattušas (HATTUSILI), Tanagra (MENESTHEE), Troie (PRIAM)

Huile : Amyclées (MENELAS), Cnossos (IDOMENEE), Jéricho (KADASHMAN)

Marbre : Halicarnasse (PRIAM), Naxos (IDOMENEE), Tabarka (IDOMENEE)

Métaux : Assur (SALMANAZAR), Durnovaria (AGAMEMNON), Kythion (SALMANAZAR), Malatya (HATTUSILI)

Or : Abdère (PRIAM), Colchis (HATTUSILI), Semna (RAMSES)

Poterie : Athènes (MENESTHEE), Corinthe (AGAMEMNON), Panorme (ZIMRIDA)

Sel : Istros (PRIAM), Pallantium (AGAMEMNON), Sidon (ZIMRIDA)

Tissu : Akragas (ZIMRIDA), Milet (AMPHIMAQUE), Trachis (ACHILLE)

Vin : Ialysos (IDOMENEE), Ithaque (ULYSSE), Tarse (SALMANAZAR)

Guerres déclarées :

IDOMENEE de Crète est en guerre contre MENESTHEE d'Athènes

ACHILLE de Phthie est en guerre contre MENESTHEE d'Athènes 

AGAMEMNON de Mycènes est en guerre contre SALMANAZAR d'Assyrie  

RAMSES d'Egypte est en guerre contre SALMANAZAR d'Assyrie

RAMSES d'Egypte est en guerre contre KADASHMAN de Babylone 

RAMSES d'Egypte est en guerre contre MENELAS de Sparte

RAMSES d'Egypte est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon 

 

Alliances officielles :

Alep : Talmi-Sarruma est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Argos : Diomède est le vassal d'ACHILLE de Phthie

Chalcis : Eléphénor est le vassal de MENESTHEE d'Athènes

Sardes : Argon de Lydie est le vassal de PRIAM de Troie

Suse : Untašh-Napirišha d'Elam est le vassal de KADASHMAN de Babylone

Telmesse : Sarpédon de Lycie est le vassal d'IDOMENEE de Crète

Thémiscyre : Penthésilée de Thémiscyre est la vassale de HATTUSILI du Hatti 

Wašhuganni : Shattuara du Mitanni est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Traités de paix imposés :

RAMSES d'Egypte et IDOMENEE de Crète sont en paix jusqu'au Chant XXXIII.

Historique

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