CHANT II

26 août 2020

A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

-   D E U X I E M E   C H A N T   -   R H A P S O D I E   D E S   S I R E N E S   -

C'était une époque où l’honneur valait bien plus pour un homme que sa propre vie et où les journées ne connaissaient querelles pour démêler le bien du mal, que par la lance et l'épée. En voici quelques souvenirs.

- MENESTHEE L'IMPETUEUX -

Le jeune Roi d'Athènes se savait homme de bel apparence et aimait céder aux délices des vierges de son royaume. Mais les contrées visitées n'étaient pas aussi vastes qu'il aurait souhaitées. Aussi, Ménesthée, décida-t-il un jour de mieux considérer le monde et d'aller voir si les femmes des îles sentaient elles aussi le miel autour du nombril. Sous forme de métaphore, le Roi d'Athènes menait de vaillantes expéditions diplomatiques sur l'île d'Eubée, afin de faire sien l'allié de Chalcis, nommé Eléphénor. Ce dernier lui permit de choisir la plus expérimentée de ses courtisanes pour honorer cette union.

- L'AMBITION DES CRETOIS -

Les "Peuples de la mer" continuaient de s'aventurer partout, débarquant, négoçiant, colonisant et s'arrangeant avec les habitants autochtones, certains paisibles et aimables, d'autres plus violents. Dans ce remue-ménage, le Roi Idoménée de Crète prenait possession de l'île de Naxos au blancs piliers de marbre des Cyclades. Il devenait le concurrent des marchands de Milet pour l'exportation de cette noble matière première.

- LE CHANT DIVIN DES SIRENES -

Sur les ponts des navires d'Ulysse d'Ithaque, on se congratulait, on riait, on se félicitait d'apercevoir enfin le célèbre cône volcanique de l'île au trois pointes, cette île où habitait Hélios, le Dieu du soleil. Lorsqu'un soir, les marins virent surgir des douces vagues, de magnifiques créatures femelles au visage d'ange, mais aux intentions mortelles. La flotte d'Ulysse se trouvait ainsi paralysée par l'affection ensorcellante des chants. Ulysse estimait s'en sortir à bon compte car, sur les plages de l'île, d'autres sirènes se reposaient entourées par les amas d'ossements et les chairs desséchées des hommes qu'elles avaient fait périr.

- L'ORACLE DE DODONE-

Au-delà des monts Tymphée et Tomaros, sommeillait le sanctuaire de Dodone, dédié à Zeus. Les chênes sacrés de l'oracle d'Epire bruissaient non loin du fleuve des enfers, l'Achéron. Les hommes d'Achille décidèrent d'en devenir les protecteurs et s'aventurèrent jusque là, sans rencontrer la moindre résistance. Les prêtresses du plus ancien des oracles, maintenant un contact permanent avec la terre, interprêteront en priorité la parole de Zeus pour le Roi de Phthie.

- ZIMRIDA LE PATIENT -

Mal embarqué dans son expédition précédente, le Roi de Sidon recevait cette fois de bonnes nouvelles car, après avoir quémander l'aide des Dieux et de sa flotte, il parvint à renverser la situation. Les Phéniciens réussirent à faire tomber la résistance des Chypriotes de Kythion. Ceci offrait soudain aux Sidoniens un accès au minerai abondant de cuivre, au grand damn des marchands assyriens, qui étaient jusqu'alors les uniques fournisseurs des forges du Proche Orient et de l'Hellade. De plus, l'activité débordante de Zimrida et sa bureaucratie intelligente parvenaient à obtenir la précieuse alliance d'un bon voisin, le Roi Aribas de Tyr.

- LA FETE DU SED -

La Reine Nefertari était si aimée, que le divin Ramsès l'avait associée à sa fête Sed, c'est-à-dire aux réjouissances de sa trentième année de règne. Ce jubilé célébrait la régénération du pouvoir du Roi, son pouvoir magique, sa force physique. On célébra ainsi une grande fête pendant un an. Lorsque j'y suis venu, à Memphis, le jubilé était accompagné de festins et de beuveries, nombre de canards dodus et de porcs florissants de graisse grillaient au milieu des brasiers. Même les nuits s'illuminaient par la danse des lampes. Ces lampes étaient des coupelles remplies de sel et d'huile, avec une mèche flottant à la surface. Tous allumaient des lampes, si bien qu'il en brûlait par toute l'Egypte. 

- RAMSES LE GRAND -

Le divin Ramsès exerçait un pouvoir absolu sur son peuple reconnaissant, mais aussi une fascination sur les cours des pays étrangers. Les ambassadeurs ne cessaient de demander audience en ses palais pour présenter les hommages de leur maître. On vit défiler le Prince Idamante, fils d'Idoménée de Crète et Aribas de Tyr, sans qu'aucune alliance officielle ne soit conclue. Pendant ces réjouissances, les Egyptiens n'oubliaient pas de poursuivre leurs conquêtes et lancèrent leurs armées pour prendre Ašcalon et ses grandes forêts de cèdres.  

- LE FLEAU DE LA MER EGEE -

Au temps des Anciens, la guerre était une menace constante, tenue pour inévitable. La mer n'était pas exempte de ces affres et connaissait d'intenses activités de pirates semant la mort et pillant les cargaisons. Notamment dans le décor lumineux des Cyclades, où ces bandits sans foi ni loi n'arrêtaient jamais de se jeter sur tout ce qui transitait. Voilà pourquoi les grandes familles du commerce étaient inquiètes : certaines marchandises avaient été achetées et payées, mais elles n'étaient pas réceptionnées ! Ce fut une douloureuse découverte pour les fonctionnaires des greniers du Roi de Phthie, qui comptaient sur un approvisionnement en sel.

- LA BELLE HELENE -

Hélène était la plus belle femme du Monde, n'étant surpassé dans ce domaine que par la Déesse Aphrodite. Quelle ne fut sa surprise de voir son royal époux, Ménélas de Sparte, revenir bredouille de sa campagne contre les Messéniens ! Vaincue sur le Mont Ithomé, la faible armée spartiate avait battu en retraite et apparaissait aux yeux de tous comme une misérable milice peu entraînée, sans moral et sans honneur. Celui que l'on surnommait "le Belliqueux" ne faisait alors plus peur à personne. Son frère, Agamemnon, pouvait se gorger de vin dans son palais de Mycènes en rappelant ses troupes et en distribuant des céréales à son peuple.

- L'EPOUVANTAIL ASSYRIEN -

Du côté de l'aurore, le Roi Salmanazar prétendait être le protégé du Dieu Enlil. Vu de l'Occident, il semblait n'être qu'un jouisseur des plaisirs de la vie. Certains le dépeignait comme un souverain efféminé, vivant dans la débauche et trop faible pour oser regarder ses ennemis en face. Or, les Grecs se trompaient, car le Roi d'Assur imposait sa domination tout le long du Tigre et au-delà. Qattara et Nagar étaient conquises, pendant que les alliés de Salmanazar chassaient les brigands amorrites de la région d'Alep. Le comptoir d'Alep était au même moment abandonné. 

- BABYLONE -

Alors que l'Assyrien subjugait le Haut Pays, Kadašhman-Enlil semblait impassible dans sa grande cité. Mais à bien y regarder, le Roi de Babylone avançait avec méthode et prudence pour unifier le Bas Pays des fleuves jumeaux. Sippar et Ur tombaient dans son escarcelle et les marchands babyloniens devenaient les plus actifs sur le marché des céréales. Décidément, Kadašhman-Enlil n'était pas impassible.

- LE CHATIMENT DE SISYPHE -

Tel Sisyphe condamné par les Dieux à rouler éternellement un rocher jusqu’en haut d’une colline, l'infortuné Priam devait se résoudre à attaquer une fois de plus les défenses d'Abdère. Pour cela, il fit venir de nouvelles troupes menées par le brave Enée, qui se cassèrent les dents contre les murailles de la cité, jusqu'à parvenir enfin à submerger les défenseurs. Abdère, autrefois persécutée par les cavales qu'Héraklès dompta lors de ses douze travaux, offrait à Priam les mines d'or de la Thrace.

- LES MINES D'HISPANIE -

Là où la vie foisonne, les prédateurs abondent. Seuls, dans une terre inconnue aux ressources abondantes, les Milésiens mirent la main sur les inépuisables mines d'argent en amont du Baetis (Guadalquivir). Le Roi Amphimaque devenait aussitôt le premier producteur de lingots d'argent, mais il avait encore à faire dans cette région. De nombreux peuples barbares y habitaient et vivaient des fruits qu'ils trouvaient dans les forêts sauvages. Ces créatures, dit-on, s'accouplaient publiquement, debout, comme des bêtes. Comment les Milésiens pouvaient-ils espérer les juguler ?

- TRAVERSEE DE L'ORONTE -

L'Oronte était le petit fleuve de Syrie que les forces du Roi Ammistamru d'Ugarit devaient franchir pour attaquer la riche cité d'Ebla. La région tremblait particulièrement devant la violence des incursions étrangères. Car Ammistamru travaillait en partie pour le compte du lointain Roi d'Ithaque, qui prenait le contrôle du marché argentifère local.

 

Date limite : vendredi 11 septembre 2020 à midi.

 

Alliances officielles :

Alep : le Roi Tami-Sarruma est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Chalcis : le Roi Eléphénor est le vassal de MENESTHEE d'Athènes

Ebla : le Roi Ammistamru est le vassal d'ULYSSE d'Ithaque

Tyr : le Roi Aribas est le vassal de ZIMRIDA de Sidon

 

Tableau actualisé des Exportateurs :

Argent : Ebla (ULYSSE), Ispal (AMPHIMAQUE), Salone.

Bois : Ašcalon (RAMSES), Byblos (ZIMRIDA), Tyr.

Céréales : Babylone (KADASHMAN), Chersonèse, Memphis (RAMSES).

Chevaux : Ecbatane, Hattušas (HATTUSILI), Tanagra (MENESTHEE), Troie (PRIAM).

Huile : Amyclées (MENELAS), Cnossos (IDOMENEE), Jéricho.

Marbre : Halicarnasse (AMPHIMAQUE), Naxos (IDOMENEE), Tabarka.

Métaux : Assur (SALMANAZAR), Kythion (ZIMRIDA), Malatya.

Or : Abdère, Colchis, Semna.

Poterie : Athènes (MENESTHEE), Corinthe (AGAMEMNON), Panorme.

Sel : Istros, Pallantium, Sidon (ZIMRIDA).

Tissu : Akragas, Milet (AMPHIMAQUE), Trachis (ACHILLE).

Vin : Ialysos, Ithaque (ULYSSE), Tarse.

Historique

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