CHANT XIV
23 avril 2021
A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

Q U A T O R Z I E M E C H A N T - C H A R Y B D E E T S C Y L L A
Une ode triomphale célébrait chaque jour un Dieu et ses compagnes, les Muses, pour narrer les exploits des héros. Le rhapsode n'avait plus qu'à la réciter en public. Mais il ne fallait point trembler en annonçant les nouveaux conflits !
- DE CHARYBDE EN SCYLLA -

La mer inspirait depuis toujours attirance et répulsion aux hommes, mais aussi une peur des forces de la nature et des monstres dissimulés dans ses profondeurs. Après avoir tenu le cap à travers l'immensité maritime, les matelots de Ménélas ayant conquis Ortygie, savaient qu'ils devaient maintenant affronter deux périls en contournant la Sicile. Le rocher de Scylla, où guettait un monstre à six têtes, et l'écueil de Charybde habité par une déesse engloutissant puis recrachant les flots. Un courant violent amplifiait les difficultés et, lorsque la flotte d'Arcésilas de Sparte tenta de franchir le détroit, elle fut repoussée. Les Spartiates durent leur salut à un retour précipité à Ortygie.
- LA GUERRE DE PRIAM -

Une myriade de navires voguait vers l'Ionie, cette terre pleine de joie, administrée par le Roi Amphimaque de Milet. Nombreuses comme des sauterelles, les armées troyennes, convergeaient vers Milet, la parure de l'Ionie, la plus riche des cités égéennes. Priam de Troie déclarait le guerre à Amphimaque de Milet ! La mer était couverte de bateaux troyens et le pauvre Amphimaque devait se demander pourquoi le ciel lui tombait sur la tête. Car Priam n'était pas seul à vouloir tâter de la bergerie milésienne.
- LE SOUTIEN D'IDOMENEE -

Parce que l'on n'avait nulle mesure à Cnossos, le Roi de Crète se targuait de pouvoir mener deux guerres à la fois. C'est pourquoi Idoménée assembla ses armées et déclara la guerre à Amphimaque de Milet, mais aussi à Zimrida de Sidon ! Selon les Crétois, le premier n’avait de débonnaire que le nom. Les oracles le désignaient comme la puissance obscure qui orientait les démons vers les royaumes achéens. Ses sortilèges, oublieux de l’Ébranleur de Sols, l’avaient mené jusqu’aux Colonnes d'Héraclès. Quant au second, son exercice de la mer était une insulte aux véritables serviteurs de Poséidon et une menace pour la thalassocratie crétoise. Voilà qui était dit de la bouche du vaillant Idoménée.
- A LA COUR D'ITHAQUE -

Un vent de révolte traversait les hameaux de l'île de Zante, aux façades éclaboussées de lumières, côtoyant les oliveraies aux troncs noueux et les champs de lin aux fleurs bleues. Contre toute attente, Ulysse s'était montré plus malin que certains l'avaient imaginé, lorsqu'il se présenta en personne et remit de l'ordre, imposant une garnison à Zante et punissant sans pitié les rebelles ayant bafoué son autorité. Mais à Ithaque, un autre feu couvait. Télémaque, le fils héritier, était un homme maintenant, mais il se voyait insulté quotidiennement par un certain Alcinoos, prétendant au trône d'Ithaque, n'hésitant pas à tenter de séduire Pénélope. Ulysse était parti depuis bien trop longtemps et les grandes familles du royaume s'impatientaient. Il fallait qu'il se ressaisisse au plus tôt.
- LA VOLONTE DE RAMSES -

Une bataille épique allait résonner à Jérušalem, où les armées s'affrontaient. Seul parmi les officiers de hauts rangs, Qenaz, commandeur des Habirus, se refusait à combattre sur son char. Il s'avançait à pied, à la tête de ses hommes. Le pauvre sot ! Il ne pouvait ainsi échapper aux déesses du trépas et aux archers égyptiens. La mort au nom abhorré l'enveloppait, d'abord par une flèche ajustée, puis par la massue de Penmehyt, un sous-officier de valeur. Le bronze du casque n'arrêta pas la pierre de la massue, l'os fut brisé, les yeux sortirent des orbites, la cervelle fut toute fracassée. Les Habirus, reconnaissables aux ceinturons croisés sur la poitrine, accouraient pour le sauver. Les bataillons de chars de la division de Ptah les repoussèrent avec fracas. Les Egyptiens s'emparaient ainsi de Jérušalem, pendant que le Prince Bentešina prenait Jéricho et ses réserves extraordinaires d'huile d'olive. Ramsès était là, mêlé à cette foule en guerre, semant l'angoisse par son adresse à mener ses étalons et ravageant les lignes des jeunes guerriers de ses traits. Pour cela, il avait embarqué son armée pour surprendre les Phéniciens à Paphos, dans l'île de Chypre. Ce qui faisait trois victoires pour Ramsès le Flamboyant, combattant en première ligne. Ce qui faisait trois tristes nouvelles pour Zimrida, qui restait cloîtré à Sidon.
- RIPOSTE PHENICIENNE -

On croyait Zimrida prostré dans son palais, à lire les comptes-rendus de ses généraux, les yeux plein d'amertume. Les Phéniciens cependant avaient engagé le combat sur un autre front, comptant briser l'élan des alliés de Pharaon. Un officier lieutenant, c'est-à-dire "tenant lieu" du pouvoir du Roi, pris l'initiative de renverser Aribas de Tyr. C'était le Prince Beneq, un homme au sang chaud, qui avait déjà bien servi son maître. Cette fois, il tenta de surprendre la garnison de la cité de Tyr, installée au large de la côte, sur une île inexpugnable. Rassurés par les présages, les Phéniciens tâchaient d'enfoncer le solide rempart, cherchant à tirer les corbeaux des tours, à faire crouler les parapets, sans jamais mollir. Le Prince Beneq, allait et venait, stimulant ses hommes, et parvint à abattre les murailles et faire entrer ses soldats, malgré de lourdes pertes. La citadelle de Tyr était alors pavoisée des bannières de Zimrida et obligeait Aribas, le Roi de Tyr à cesser toute collaboration avec les Egyptiens, pour rentrer à marche forcée, sauver sa nation.
- SECESSION DE SYENE -

Etait-ce une conséquence de la guerre égypto-sidonesque ? Nul ne pouvait l'affirmer, mais la ville de Syène, chef-lieu du premier nome de Haute Egypte était soudain en révolte. Cette cité-frontière, établie à la première cataracte du Nil, était chère à Pharaon. Mais un mécontentement soudain l'avait détournée de la législature de la capitale. Ramsès n'avait pas le choix : il devait y envoyer l'armée, afin de rétablir le calme au coeur de son empire. Comme pour illustrer cette mauvaise nouvelle, le Nil fut mesuré à son niveau le plus bas, cette année là.
- LES POMMES D'OR DU JARDIN DES HESPERIDES -

Soutenant la voûte céleste aux confins du Couchant, le géant Atlas avait jadis offert à ses filles, les Hespérides, un jardin luxuriant, aux arbres magnifiques portant des fruits juteux, inconnus jusqu'alors des hommes. Ce furent les Phéniciens qui découvrirent la demeure d'Atlas et s'en allèrent prospecter les fameux vergers emplis de pommes d'or. Pour cela, ils débarquèrent à Saldae, un ville connue pour son marché aux chevaux. Les Phéniciens étaient seuls et tranquilles dans cette portion du monde. Ce qui n'était pas le cas des Grecs, qui se poussaient les uns et les autres comme des chiens affamés, insatiables au combat, pour contrôler les dernières cités neutres.
- MASSACRE DES LIGURES -

L'un des souverains les plus jeunes, mais aussi des plus craints, s'appelait Diomède d'Argos. Il était connu pour être le noble allié d'Agamemnon et pour avoir conquis à lui seul le pays des Lestrygons. Maintenant, Diomède quittait cette douce Sardaigne soumise, aux chênes-lièges à moitié dénudés et aux carrières de granit marbré. Il voguait vers la côte des Ligures, battue par les vents et maintes fois citées par les voyageurs comme hostile. Diomède débarqua, comme à son habitude, en rassemblant ses meilleures troupes qui tapaient sur leurs boucliers. Les Argiens firent derechef honneur à leur suzerain Agamemnon en prenant Stallia de vive force. Les Ligures furent exterminés dans un bain de sang, Diomède ne faisant pas de quartier !
- AUX SOURCES DE L'EUPHRATE -

Sur le haut plateau arménien, les Hittites avaient envoyé leurs alliées, les Amazones, afin de prendre possession de la région des sources de l'Euphrate. Zeus avait endormi les vents, puis avait répandu la neige jusqu'à ce qu'elle en ait recouvert les cimes des monts, mais aussi les plaines herbues. Là, fut érigée la ville de Karin, dans un pays de froides montagnes, ouvrant une route entre le Hatti et l'Assyrie. Au milieu d'un paysage désolant, au climat continental marqué par des étés étouffants et des hivers particulièrement rudes, les Hittites établissaient une borne, prévenant ainsi leurs voisins du tracé de la nouvelle frontière.
- LA NYMPHE JUTURNE -

Au pied du Mont Alban - un volcan endormi du Latium - vivait le peuple mal dégrossi des Rutules. Pour les Grecs, ils ne représentaient rien d'autres que des sauvages agrestes et inhospitaliers. Mais ils avaient pour souverain, Daunus, qui était le protégé de la nymphe Juturne. Cette dernière tourmenta jour et nuit les insolents Milésiens qui osèrent attaquer Ardée, la cité des Rutules. Les rustauds indigènes, excités comme une meute de loups enragés, ne plièrent point et c'est le Prince Nomion de Milet qui dut battre en retraite. Pour le Roi Amphimaque, qui n'avait garde de se dérober, cette annonce tombait au plus mauvais moment, puisqu'il devait se préparer à combattre deux agresseurs.
- LE ROYAUME DE L'URARTU -

Au bord du lac de Van - un des plus salés du monde - et jusque dans les montagnes de l'Arménie, se développait le royaume de l'Urartu, composé de fiers guerriers. Là, se dressaient des montagnes inhospitalières et des vallées encaissées où paissaient de beaux chevaux. Là, s'élevaient aussi de formidables forteresses, bâties sur des arêtes rocheuses impressionnantes. Et c'est là que le Roi Salmanazar avait jeté son dévolu. Mal lui en pris, car un Prince du nom de Sieni n'était guère résolu à laisser les Assyriens s'imposer en Urartu. Qu'importe ! Dans son emportement, Salmanazar d'Assyrie déclara la guerre à Zimrida de Sidon. Ayant ainsi parlé devant ses courtisans, le tyran d'Assur montra le chemin et tous le suivirent, au milieu d'une clameur prodigieuse.
- LE CHOC DES TITANS -

Souvent un âne, au bord d'un champ, pouvait tenir tête à des enfants et se montrer si buté, que les paysans pouvaient briser sur lui bâton après bâton. Pour les souverains d'Orient, c'était pareil et les métaphores fleurissaient à propos de leur entêtement ! Des armées toujours plus nombreuses avançaient vers le Levant, comme si les monarques d'Orient voulaient écraser décisivement quelqu'un dans la région des Amorrites et des Phéniciens. Et dans cette optique, deux nations marchaient côte à côte : l'Assyrie et la Babylonie. D'ailleurs, la ville d'Arados était cédée en gage d'alliance à Babylone par le Roi Salmanazar, qui s'octroyait un avantage secret, ailleurs. Zimrida pouvait craindre cette masse d'hommes en marche. Ramsès et Hattušili devaient prendre leurs renseignements à ce propos. Quant aux Grecs, tout cela leur semblait lointain et peu concret.
Date limite : vendredi 14 mai au coucher du soleil.
Tableau actualisé des Exportateurs :
Argent : Ebla (SALMANAZAR), Ispal (AMPHIMAQUE), Salone (MENELAS)
Bois : Ašcalon (RAMSES), Byblos (ZIMRIDA), Tyr (ZIMRIDA)
Céréales : Babylone (KADASHMAN), Chersonèse (PRIAM), Memphis (RAMSES)
Chevaux : Ecbatane (KADASHMAN), Hattušas (HATTUSILI), Tanagra (MENESTHEE), Troie (PRIAM)
Huile : Amyclées (MENELAS), Cnossos (IDOMENEE), Jéricho (RAMSES)
Marbre : Halicarnasse (AMPHIMAQUE), Naxos (IDOMENEE), Tabarka (ZIMRIDA)
Métaux : Assur (SALMANAZAR), Kythion (ZIMRIDA), Malatya (HATTUSILI)
Or : Abdère (PRIAM), Colchis (HATTUSILI), Semna (RAMSES)
Poterie : Athènes (MENESTHEE), Corinthe (AGAMEMNON), Panorme (ZIMRIDA)
Sel : Istros (PRIAM), Pallantium, Sidon (ZIMRIDA)
Tissu : Akragas (ZIMRIDA), Milet (AMPHIMAQUE), Trachis (ACHILLE)
Vin : Ialysos (AMPHIMAQUE), Ithaque (ULYSSE), Tarse (SALMANAZAR)

Guerres déclarées :
RAMSES d'Egypte est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon
SALMANAZAR d'Assyrie est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon
IDOMENEE de Crète est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon
IDOMENEE de Crète est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet
PRIAM de Troie est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet

Alliances officielles :
Alep : Talmi-Sarruma est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie
Argos : Diomède est le vassal d'AGAMEMNON de Mycènes
Chalcis : Eléphénor est le vassal de MENESTHEE d'Athènes
Sardes : Argon de Lydie est le vassal de PRIAM de Troie
Suse : Untašh-Napirišha d'Elam est le vassal de KADASHMAN de Babylone
Telmesse : Sarpédon de Lycie est le vassal d'IDOMENEE de Crète
Thémiscyre : Penthésilée de Thémiscyre est la vassale de HATTUSILI du Hatti
Tyr : Aribas est le vassal de RAMSES d'Egypte.
Wašhuganni : Shattuara du Mitanni est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Traité de paix imposé :
MENESTHEE d'Athènes et ACHILLE de Phthie sont en paix jusqu'au Chant XVII