CHANT XIX

27 août 2021

A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

D I X   N E U V I E M E   C H A N T   -   L ' I R E   D E   P R I A M

Sans le vin, pas d'exploits homériques. A l'époque d'Ulysse, le nectar de Dionysos comptait de fervents adeptes. Le Roi d'Ithaque possédait d'ailleurs une cave léguée par son père Laërte, qui cultivait sur son domaine de multiples rangs de vignes, tous de cépages distincts.

- LA COLERE DES TROYENS -

Dans le choc entre Troyens et Milésiens, de nombreuses batailles allaient marquer les esprits. D'abord par les atermoiements de la puissance hittite, l'alliée principale de Milet, incapable de réagir efficacement face à la fureur troyenne. Mis à part Sagalassos, prise sans combat, les forces hittites étaient partout repoussées. Une armée succombait toute entière à Gordion, ville immédiatement incorporée à la Troade, et Ancyre tombait à son tour quelques jours plus tard. Le vieux Roi Priam pouvait dès lors envisager une attaque directe contre Milet. Il appelait à lui toutes les réserves du royaume, réserves qui étaient alors dispersées et très éloignées de la capitale du Roi Amphimaque.

- BATAILLE D'EPHESE -

Si bien, qu'Amphimaque comprit que le jour de la revanche était arrivé. Alors que Priam sortait d'Ephèse pour attaquer Milet, Amphimaque arrivait avec une armée gigantesque pour écraser les prétentions troyennes et libérer les villes au Nord du fleuve Méandre. Le combat allait être épique, car les Troyens n'étaient pas impressionnés par la mutitude adverse. Glaucos, général d'Amphimaque, lançait d'abord sa pique droit devant lui, en plein centre, au point où les gens sont le plus nombreux à se bousculer. Atteint à l'épaule droite, un Troyen illustre choyait aussitôt dans la poussière, écrasé ensuite sous le poids des bataillons engagés. Priam, malgré son âge, était maintenant au corps à corps en première ligne et brisait la fougue adverse à coup d'épée. Son arme devenait chaude, tant elle faisait couler le sang. Les Milésiens qui l'affrontaient, ne prirent point peur et la mêlée s'intensifia. Pendant que les hommes d'Amphimaque refermaient les deux pinces en réduisant les rangs ennemis, les Troyens comptaient toujours sur les renforts...  qui n'arrivaient pas. Au soir de la bataille, exténué, Priam devait ordonner la retraite. Son cousin Enée débarquait seulement à Colophon. Quant au fier Elymos, il périt lors de l'assaut sur Milet, qui ne pouvait réussir sans Priam.

- MASSACRE DES AMAZONES -

Devant Byzance, la guerre allait connaître un nouveau chapitre que les scribes allaient noter dans le livre de la cruauté des hommes, en trempant leur calame dans le sang. Là, les Amazones, qui avaient fait trembler tous les voisins des Hittites, débarquaient pour s'emparer de la ville qui, tout le monde le savait, représentait un point stratégique de la plus haute importance. Mais, alors qu'elles pensaient vaincre rapidement, elles se trouvèrent impuissantes face aux soldats aguerris du fils héritier de Priam de Troie. En effet, le Prince Hector apparaissait à la tête d'une flotte de guerre, qui ne laissait aucune chance aux quelques esquifs de mauvais aloi. Son armée se lançait maintenant à l'attaque des rangs adverses et, au moment où les Amazones tournèrent les talons, le preux Hector frappait de sa lance une de ces combattantes à la cuisse et poussait le bronze à fond, pour bien montrer sa détermination. La lame brisa l'os et l'Amazone vida sa poitrine pour hurler avant de s'effondrer. Penthésilée était vaincue, son armée totalement hors de combat. En conséquence, au soir, les Troyens festoyèrent et levèrent leur coupe de vin vers le ciel, pour boire ensuite d'une traite.  

- L'APPEL DU DANGEREUX ARES-

Il était de notoriété publique qu'Agamemnon n'était pas un souverain à se mettre à dos. Mais, piqué par la présence des flottes mycéniennes dans un secteur qu'il considérait comme sien, le glorieux Roi Salmanazar d'Assyrie déclarait la guerre au "félon érotomane" de Mycènes. Quand il apprit cela, Agamemnon entra dans une violente colère, jeta sa coupe de vin à travers la salle d'audience et bouscula les jeunes vierges qui étaient à ses pieds. Il convoqua ses conseillers, sur le champ. Tout ceci était fort inquiétant. Qui était donc ce Salmanazar ? Ne savait-il pas qu'Agamemnon menait une vaillante coalition ?

- SOMMEIL ATHENIEN -

Un soleil de plomb écrasait la campagne assoupie et les vendanges étaient imminentes, car les grappes étaient lourdes et dorées. Ménesthée marchait le long des treilles, l'esprit accaparé par le goût du raisin peut-être, mais certainement pas par les affaires de l'Etat. Dans la soirée, alors que le Roi d'Athènes faisait les cent pas dans la cour du palais, un émissaire vint le trouver pour lui parler d'Alopé. La cité arrachée à Achille lors de la guerre de Phthie, était en révolte ouverte et avait chassé le gouverneur d'Athènes. Ménesthée devait réagir militairement, sous peine de voir cette ville lui échapper.

- REVOLTE D'ADRIA ET TEMESA -

C'était lors de la fête organisée en l'honneur de Dionysos, divinité chère aux Italiotes, que le mécontentement envers les suzerains lointains se fit de plus en plus concret. Toujours embarrassé par l'affaire d'Antinoos, le trône d'Ithaque n'en finissait pas de vaciller et Ulysse était critiqué jusque dans ses colonies. C'est pourquoi une révolte éclatait à Temesa, belle cité du Sud. La même année, un soulèvement fit chavirer la présence phénicienne à Adria, dans le Nord, près de l'embouchure du grand fleuve Padane. Une expédition punitive était vivement recommandée, pour ne pas connaître la défection de ces cités.

- NOUVELLES COLONIES -

D'intrépides marins voguaient plus souvent vers les mers du Ponant. Ils cherchaient, à n'en pas douter, les lieux les plus intéressants, afin d'y fonder des colonies prospères. Voilà pourquoi les Mycéniens créèrent le port de Mastia, en Hispanie, une région de chevaux. Sur un autre rivage, les Crétois s'adonnaient à une curieuse pratique, puisqu'ils venaient uriner sur les portes de la ville de Gabès, tenue depuis peu par les Lacédémoniens. Leur chef, Idoménée, fit signe de remonter sur les navires et ils naviguèrent le long des côtes libyennes, pour fonder la ville d'Oea, au milieu de tranquilles oliviers. Quant aux Athéniens, ils décidaient de concentrer leurs efforts dans leur sphère d'influence, c'est-à-dire sur l'île d'Eubée juste à côté d'Athènes. Ainsi, ils fondèrent un port à la pointe de l'île, nommé Geraestos.

- PAISIBLE PHTHIE -

Pendant que le monde s'étripait, il en était au moins un qui jouissait de la vie terrestre. Dormant longtemps, en espérant que son royaume se repeuple de lui-même, Achille profitait de ses journées pour goûter au miel qu'il trouvait dans le nombril des filles. Il n'avait plus l'esprit à la guerre et ses soldats étaient devenus paresseux. Pour les mères de tous ces hommes, cette parenthèse était la bienvenue, car de rudes conflits fauchaient en ce moment la soldatesque, sous le soleil de Phénicie notamment. 

- BAROUD D'HONNEUR EGYPTIEN -

Le "taureau au coeur puissant", celui que les Dieux voyaient piétiner chaque contrée étrangère sous ses sandales, était devant Sidon. Ses forces se ralliaient à son casque d'or et aux panaches blancs de ses deux étalons. Ramsès le Grand avait encore l'énergie du lion et l'oeil perçant de l'aigle. Il savait que des forces écrasantes pouvaient se jeter sur lui et qu'il lui restait peu de temps pour forcer le destin et défaire décisivement Zimrida, à Sidon. En conséquence, le Roi d'Egypte n'écouta que son coeur et ordonna de faire converger ses armées pour prendre d'assaut la solide muraille de la grande cité phénicienne. Les archers couvraient les fantassins qui amenaient des échelles sous une grêle de cailloux et de flèches. Trois fois les Egyptiens étaient tout près de franchir le mur, trois fois les soldats de Zimrida les repoussaient. Le Roi de Sidon était là pour haranguer ses hommes et puis ce fut le drame...

- INTERVENTION DE THOT -

Aribas de Tyr était le digne allié de Ramsès et l'ennemi juré de Zimrida. C'est lui qui fut choisi pour annihiler l'armée principale des Phéniciens. Ensuite, Ramsès appelait Thot, le Dieu qui est Hermès chez les Egyptiens, afin de changer de tactique. De guerrier intrépide, il devenait l'esprit de la ruse et confia la prise de Sidon à son général Montouemtaouy, guidé par l'intelligence de Thot. Pendant ce temps, Ramsès faisait courir ses chevaux vers Byblos. Par une nuit sans lune, les portes de Sidon s'ouvraient. Mountouemtaouy pouvait annoncer une grande victoire. Ramsès, lui, prenait Byblos. Au matin, les Egyptiens pouvaient se satisfaire. Lorsque, soudain...

- ARRIVEE DES ALLIES -

Une immense nuée de poussière s'élevait à l'horizon. Fiers de leurs victoires, mais fatigués par les durs combats, les Egyptiens découvraient au loin un spectacle édifiant. Des cornes sonnaient et quelques étendards commençaient à apparaître. C'étaient les Assyriens. Ces armées, que le Roi Salmanazar avait pris un temps méticuleux à positionner dans la région, marchaient droit vers les assiégeants. Aussitôt prévenu, le divin Ramsès comprenait que la journée allait changer d'âme. Lorsque la poussière se dissipa, les Egyptiens purent contempler les milliers de soldats qui venaient se ranger sur tout leur flanc droit. Des milliers !

- L'ARMAGEDDON DE SIDON -

Le Roi de Babylone venait en personne au devant de ses hommes pour soutenir les armées assyriennes. Il hurlait des incantations et les soldats de l'alliance assyro-babylonienne s'élancèrent en direction de Sidon. La situation devenait une tragédie pour Montouemtaouy. Mais les Egyptiens pouvaient encore compter sur leurs alliés. Les fantassins des deux camps se battaient tels les Dieux contre les Géants. Mountouemtaouy, soutenu par les hommes d'Aribas, ne voulait pas céder un pouce de terrain. Son armée fut engloutie, Aribas se retirait pour épauler cette fois l'armée de Ramsès, refoulé de Byblos. par une offensive babylonienne La flotte égyptienne tenant le port fut détruite, elle aussi. Pour les habitants de Canaan, les Dieux avaient déjà évoqué la bataille ultime de Megiddo (Armagaddon) pour décrire la fin du Monde. Cette bataille de Sidon y ressemblait furieusement ! 

- SALES AFFAIRES -

La compétition pour l'obtention des comptoirs n'avait pas créé de rancoeur profonde, jusqu'à ce que l'affaire de Milet n'éclata au grand jour. Il est vrai qu'une poignée de comptoirs commerciaux avaient été sournoisement détournés, autrefois, mais personne ne semblait avoir été violemment grugé. Or, dans l'affaire du comptoir de Milet, il apparaisait que de nébuleuses transactions avaient particulièrement spolié le Roi des Hittites. Les marchands assyriens venus se présenter à Milet pour emporter le marché, n'avaient aucune chance de s'imposer face à la puissance économique des Hittites. C'était donc bien une décision du Roi Amphimaque qui permettait le transfert de contrôle, faisant perdre un énorme investissement de la part des Hittites. Nul doute que le Roi Amphimaque savait très bien ce qu'il faisait, puisque c'était déjà lui qui avait négocié le comptoir, il y a exactement dix-huit ans, s'en mettant plein les poches. 

- DANGEREUSE CIRCE -

Entre Corse et Italie, existaient quelques îles, dont l'une d'elles était le repère de la Reine Circé ; repère pour lequel, le Créateur de l'Univers s'était surpassé. D'un côté, l'éclatante Méditerranée et la frange de brisants sous l'azur chauffé par les cuivres de l'astre. De l'autre, une île rocheuse imposante, entourée de lacs et d'une forêt silencieuse. Ce décor enchanteur ne pouvait manquer d'attirer les Athéniens jusqu'au sable doré de la dune côtière. L'armée d'Ajax devait l'atteindre, après plusieurs semaines épuisantes dans les collines d'Etrurie. Mais les récits des indigènes étaient formels. Là, vivait Circé aux beaux cheveux, la terrible déesse à voix humaine, Circé la magicienne qui passait sans peine inaperçue. Les Athéniens conduits par Ajax furent pétrifiés et la ville ne fut pas prise.

 

Date limite : vendredi 18 septembre au zénith.

 

Tableau actualisé des Exportateurs :

Argent : Ebla (SALMANAZAR), Ispal (-), Salone (MENELAS)

Bois : Ašcalon (RAMSES), Byblos (ZIMRIDA), Tyr (-)

Céréales : Babylone (KADASHMAN), Chersonèse (PRIAM), Memphis (RAMSES)

Chevaux : Ecbatane (KADASHMAN), Hattušas (HATTUSILI), Tanagra (MENESTHEE), Troie (PRIAM)

Huile : Amyclées (MENELAS), Cnossos (IDOMENEE), Jéricho (KADASHMAN)

Marbre : Halicarnasse (AMPHIMAQUE), Naxos (IDOMENEE), Tabarka (IDOMENEE)

Métaux : Assur (SALMANAZAR), Kythion (SALMANAZAR), Malatya (-)

Or : Abdère (PRIAM), Colchis (HATTUSILI), Semna (RAMSES)

Poterie : Athènes (MENESTHEE), Corinthe (AGAMEMNON), Panorme (ZIMRIDA)

Sel : Istros (PRIAM), Pallantium (AGAMEMNON), Sidon (ZIMRIDA)

Tissu : Akragas (ZIMRIDA), Milet (AMPHIMAQUE), Trachis (ACHILLE)

Vin : Ialysos (IDOMENEE), Ithaque (ULYSSE), Tarse (SALMANAZAR)

Guerres déclarées :

SALMANAZAR d'Assyrie est en guerre contre AGAMEMNON de Mycènes

RAMSES d'Egypte est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon

RAMSES d'Egypte est en guerre contre SALMANAZAR d'Assyrie

RAMSES d'Egypte est en guerre contre KADASHMAN de Babylone 

AGAMEMNON de Mycènes est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet 

MENESTHEE d'Athènes est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet

MENELAS de Sparte est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet

PRIAM de Troie est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet

PRIAM de Troie est en guerre contre HATTUSILI de Hattušas

PRIAM de Troie est en guerre contre IDOMENEE de Crète

 

Alliances officielles :

Alep : Talmi-Sarruma est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Argos : Diomède est le vassal d'AGAMEMNON de Mycènes

Chalcis : Eléphénor est le vassal de MENESTHEE d'Athènes

Sardes : Argon de Lydie est le vassal de PRIAM de Troie

Suse : Untašh-Napirišha d'Elam est le vassal de KADASHMAN de Babylone

Telmesse : Sarpédon de Lycie est le vassal d'IDOMENEE de Crète

Thémiscyre : Penthésilée de Thémiscyre est la vassale de HATTUSILI du Hatti 

Tyr : Aribas est le vassal de RAMSES d'Egypte.

Wašhuganni : Shattuara du Mitanni est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Traités de paix imposés :

AMPHIMAQUE de Milet et IDOMENEE de Crète sont en paix jusqu'au Chant XX

ZIMRIDA de Sidon et AGAMEMNON de Mycènes sont en paix jusqu'au Chant XXI

ZIMRIDA de Sidon et SALMANAZAR d'ASSYRIE sont en paix jusqu'au Chant XXII

ZIMRIDA de Sidon et KADASHMAN de Babylone sont en paix jusqu'au Chant XXII

ZIMRIDA de Sidon et IDOMENEE de Crète sont en paix jusqu'au Chant XXVIII

Historique

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