CHANT XXVI

18 mars 2022

A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

V I N G T  S I X I E M E   C H A N T   -    L E   S P H I N X

Accablés d'un lourd malheur, les généraux égyptiens savaient que l'étoile de leur nation commençait à pâlir. Les Dieux allaient-ils accepter de les abandonner ?

- DEBACLE EGYPTIENNE -

Au bout de longues manoeuvres d'une extrême complexité, les Egyptiens ne voulaient plus reprendre Paraetonion, pendant que les Assyriens décidaient de tenter un raid vers l'oasis de Siouah. Là, les forces des hommes se mêlèrent confusément, les boucliers se heurtèrent, les piques et les lames semèrent la mort. On entendait les cris de victoire se mêler aux lamentations de ceux qui tuaient ou mouraient. Là, un archer tendait sa corde et perçait la cuisse d'un ennemi, pendant qu'ici un officier enfonçait son épée dans le foie de son vis-à-vis, sous le diaphragme. L'armée d'Amenemopet, qui avait jadis été triomphante, s'effondrait lors de la charge ultime de la garde royale assyrienne.

- DESASTRE BABYLONIEN -

Comme le pâtre face à une bête féroce surgie hors du bois a besoin de ses chiens, le gouverneur de Maghara appelait désespérément du renfort. Malheureusement pour lui, le général Montouemtaouy était pressé de manger les moutons goûtus de l'Horeb et ne lui laissa aucune chance. Retranchés dans la citadelle du Sinaï, les Babyloniens furent massacrés par l'élite de l'armée de Ramsès. D'ailleurs, le Roi Kadašhman de Babylone n'était pas au bout de ses désillusions car, lorsque la flotte du port d'Asion-Gaber osa sortir en Mer d'Erythrée, ce fut le carnage. Son chasseur égyptien l'attendait à la sortie du sinus oriental et coula la faible escadre, les marins égyptiens achevant les survivants à coup d'avirons sur la tête.

- RENCONTRE DANS LE SINAI -

La victoire aurait pu être plus évidente contre les armées babyloniennes, très mal engagées à la bordure de l'Egypte, si une créature majestueuse en avait décidé autrement. Envoyé par un Dieu inconnu, un sphinx venait en effet d'apparaître sur la route de la cinquième armée égyptienne et l'empêchait résolument de progresser sur son territoire. Effrayés par ce démon impressionnant, les Egyptiens se perdirent dans le dédale des vallées montagneuses du Sinaï et ne parvinrent pas à rejoindre le front.

- FIERTE PHENICIENNE -

Les Phéniciens en faisaient une question d'honneur. Puisque Ramsès n'avait pas respecté leur nation, les guerriers de Zimrida de Sidon décidaient d'apporter un soutien substantiel pour vaincre le Double Pays. C'est pourquoi, à Péluse, le Roi Zimrida arrivait à la tête de trois armées et relayait aussitôt les Assyriens. Cette manoeuvre était indispensable pour donner un second souffle à la coalition, qui n'arrivait décidément pas à percer les défenses égyptiennes. En remportant une éclatante victoire sur l'armée du général Nakhtmin, pourtant composée de vétérans, les Phéniciens assénaient un coup terrible au moral de Pharaon. Cette fois, la ligne de défense était rompue. Piramsès, la ville royale bâtie pour surveiller le Delta oriental, était directement menacée.

- INVASION DU DELTA -

Quelle plaie pouvait encore menacer l'Egypte, lorsque les populations côtières subissaient le ressac incessant des invasions ? Depuis la Grande Verte une multitude de guerriers couverts de casques à cimier, venus de l'au-delà des îles du Septentrion, déferlaient comme la houle. Tous appelés par Salmanazar d'Assyrie, ceux que les Egyptiens appelaient "les Peuples de la Mer" investissaient le rivage d'Egypte. Il y avait là, selon les rapports des scribes de Pharaon - littéralement les préposés aux portes des pays étrangers - de vils Akkaïwasha et des Keftiou aux cheveux longs, c'est-à-dire des Achéens et des Crétois. De fait, Idoménée de Crète venait directement soutenir les Assyriens à Paraetonion, pendant que Ménélas de Sparte débarquait une armée dans le Delta au niveau de la branche canopique du Nil.  

- LE SOMMEIL D'ITHAQUE -

Télémaque était le fils d'Ulysse et il était maintenant un homme qui bouillonnait du manque d'action. Son père était devenu craintif depuis sa défaite face à Agamemnon et le royaume d'Ithaque était devenu un royaume de second rang. Bien malin pouvait être celui qui comprenait les marches et les contre-marches du Roi Ulysse, qui semblait ne pas savoir où se poser...

- LES PRETRESSES DE CNOSSOS -

Dans les profondeurs de la mer d'oliviers qui entourait le capitale de la Crète, la terre s'était mise à trembler. Des arbres centenaires étaient tombés, des maisons s'étaient affaissées, mais surtout un bâtiment prestigieux était totalement détruit. Dans le temple d'Aphrodite, les prêtresses s'étaient réunies pour accueillir et soigner la multitude de blessés. Abasourdi par ce second frisson de Dame Nature, Idoménée restait deux jours cloîtré dans une chambre. Les mauvaises langues racontaient que le Roi y était réconforté par la grande prêtresse, une dévoreuse d'âmes. Nous n'y avons jamais cru !

- IMPITOYABLES TROYENS -

Archéloque avait été chargé par le Roi Priam de Troie de reprendre illico la cité d'Abdère et de faire payer très cher l'invasion des Thraces. La riche cité fut reprise avec ferveur et la chasse aux Thraces lancées par les cavaliers troyens. La présence du Prince Rhesos - cet impudent qui avait osé se vautrer dans l'or de Priam - était signalée dans le mégaron de la ville haute et les porteurs de boucliers d'Archéloque le capturèrent, sans la moindre résistance de sa part. Rhesos agit de même lorsque le général troyen ordonna qu'on l'utilisât comme esclave sexuel pour la soldatesque affamée. Il finit sa triste existence le jour où Archéloque le fit mettre sur un pal, dont le diamètre lui fut fatal.

- LES AMBITIONS D'ACHILLE -

La ville d'Ambracie qui s'était silencieusement débarrassée de ses liens avec Agamemnon de Mycènes, savait que ses jours de liberté étaient comptés. Au bord du golfe ambracique, connu pour ces ballets de dauphins, l'armée du Roi de Phthie n'hésita pas à s'installer autour du palais. Au même moment, un lieutenant d'Achille, nommé Léontée, bâtissait une nouvelle cité en Thessalie. Cette ville, baptisée Trikka, en l'honneur de la fille du Dieu-fleuve local, se développa vite, lorsque les voyageurs rendirent compte qu'un temple dédié à Asclépios, permettait de guérir les malades réputés incurables.

- LA CRETE PACIFIEE -

Les gens de Zakros, une ville de Crète qui s'était offerte aux rebelles du Prince Molus, regrettaient amèrement leur décision. L'armée du renégat sans charisme se délitait à l'annonce de l'arrivée des bataillons du Roi Idoménée. Les Crétois prenaient les mutins en tenaille, faisant jaillir sur la poussière l'éclat de leur virilité. C'est ainsi, que Zakros fut reprise. Quant au Prince Molus, il fut conduit jusque Cnossos pour y livrer une tauromachie contre quatre taureaux des plus hargneux, jusqu'à ce que mort s'en suive.

- RESURGENCE DES REVOLTES -

Phocée en révolte n'intéressait pas le Roi Ménélas, qui se contentait de promettre de l'argent aux insoumis. La fière cité reniait ses attaches avec la métropole spartiate et retrouvait l'indépendance. Bien loin de là, Hespérides était la cible d'une armée d'invasion, menée par un certain Mériaï, un chef de guerre libyen. Ce n'était pas fini, puisque Mythilène sur l'île de Lesbos se révoltait, ainsi que Symira et ses métaux précieux, qui connaissaient le mécontentement d'une population délaissée.

- MONOPOLE DU BOIS -

Les Phéniciens tenaient désormais toutes les cités exportatrices de bois de cèdre. La grande forêt du géant légendaire Umbaba était une source de revenus ininterrompus depuis des lustres. L'économie allait cependant être agitée de soubresauts, car les sycophantes du commerce s'en étaient donné à coeur joie pour s'approprier soudain les comptoirs délaissés d'Athènes, Ithaque et Troie. Ces trois capitales retrouvaient de la vitalité en accueillant derechef quelques marchands étrangers. Dans cette course, les Mycéniens installèrent un climat de doute perpétuel, jusqu'à ce qu'Agamemnon se rende compte qu'il n'avait droit qu'à récolter quelques fraises. Presque partout, il fut poliment averti & ses marchands éconduits.

 

Date limite : vendredi 15 avril à la nuit tombée.


Tableau actualisé des Exportateurs :

Argent : Ebla (SALMANAZAR), Ispal (AMPHIMAQUE), Salone (MENELAS)

Bois : Ašcalon (ZIMRIDA), Byblos (ZIMRIDA), Tyr (ZIMRIDA)

Céréales : Babylone (KADASHMAN), Chersonèse (HATTUSILI), Memphis (RAMSES)

Chevaux : Ecbatane (KADASHMAN), Hattušas (HATTUSILI), Tanagra (MENESTHEE), Troie (PRIAM)

Huile : Amyclées (MENELAS), Cnossos (IDOMENEE), Jéricho (KADASHMAN)

Marbre : Halicarnasse (PRIAM), Naxos (IDOMENEE), Tabarka (IDOMENEE)

Métaux : Assur (SALMANAZAR), Kythion (SALMANAZAR), Malatya (HATTUSILI)

Or : Abdère (PRIAM), Colchis (HATTUSILI), Semna (RAMSES)

Poterie : Athènes (MENESTHEE), Corinthe (AGAMEMNON), Panorme (ZIMRIDA)

Sel : Istros (PRIAM), Pallantium (AGAMEMNON), Sidon (ZIMRIDA)

Tissu : Akragas (ZIMRIDA), Milet (AMPHIMAQUE), Trachis (ACHILLE)

Vin : Ialysos (IDOMENEE), Ithaque (ULYSSE), Tarse (SALMANAZAR)

Guerres déclarées :

AGAMEMNON de Mycènes est en guerre contre SALMANAZAR d'Assyrie  

RAMSES d'Egypte est en guerre contre SALMANAZAR d'Assyrie

RAMSES d'Egypte est en guerre contre KADASHMAN de Babylone 

RAMSES d'Egypte est en guerre contre IDOMENEE de Crète

RAMSES d'Egypte est en guerre contre MENELAS de Sparte

RAMSES d'Egypte est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon 

 

Alliances officielles :

Alep : Talmi-Sarruma est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Argos : Diomède est le vassal d'AGAMEMNON de Mycènes

Chalcis : Eléphénor est le vassal de MENESTHEE d'Athènes

Sardes : Argon de Lydie est le vassal de PRIAM de Troie

Suse : Untašh-Napirišha d'Elam est le vassal de KADASHMAN de Babylone

Telmesse : Sarpédon de Lycie est le vassal d'IDOMENEE de Crète

Thémiscyre : Penthésilée de Thémiscyre est la vassale de HATTUSILI du Hatti 

Wašhuganni : Shattuara du Mitanni est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Traités de paix imposés :

AMPHIMAQUE de Milet et PRIAM de Troie (et tous leurs alliés) sont en paix jusqu'au Chant XXVIII.

ZIMRIDA de Sidon et IDOMENEE de Crète sont en paix jusqu'au Chant XXVIII.

Historique

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