CHANT III

11 septembre 2020

A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

T R O I S I E M E   C H A N T  -   L ' A R I S T I E   D E   M E N E L A S

Zeus était en colère et malmenait les douceurs de l'empyrée, cette partie du ciel où séjournaient les Dieux. Son grondement se propagea rapidement sur la terre des hommes, ces mortels qui étaient occupés à s'entretuer. La foudre allait frapper, aveuglément.

- FUREUR SPARTIATE -

Raillé lors de l'automne dernier, le Roi de Sparte n'allait pas en rester là. En pleine transe, Ménélas lançait un assaut, considéré comme perdu d'avance par les devins de son armée. Mais qu'importe les présages, lorsqu'un héros entre dans la fureur sacrée de l'aristie ! Son âme vaillante battait au fond de sa poitrine et ses cris pétrifièrent les Messéniens. Tel un lion, le Roi de Sparte s'élança contre une masse indistincte de soldats ennemis, frappant tout ce qui lui faisait face. Le royal souverain de Laconie put dès lors s'emparer de Messène, lavant magistralement l'affront qui lui avait été fait un an auparavant. 

- AGAMEMNON L'ORGUEILLEUX -

L’onde pure du fleuve Selinoos, dans laquelle le Roi de Mycènes venait souvent se laver le fondement après quelque beuverie, indiquait la frontière des terres d'Agamemnon. Le frère aîné de Ménélas, lui aussi, décidait de frapper un grand coup. Conscient que ses ennemis l'attendaient en Elide, Agamemnon invoqua divers griefs pour changer totalement ses plans. Cela, pour apparaître dans la petite île de Siphnos à bord d'une puissante escadre. Puis, faisant preuve de grande adresse en endormant la méfiance de chacun, il se présenta devant Olympie pour prendre possession du sanctuaire consacré à Zeus.

- LE PARNASSE -

Au-delà de la Locride, les Athéniens s'aventurèrent jusqu'aux flancs du Mont Parnasse, une demeure bien connue d'Apollon, dont la roche devenait rose lorsque le soleil se couchait à l'Ouest. Galvanisés par Ajax de Salamine, un meneur à nul autre pareil, les Athéniens annoncèrent devenir les protecteurs indéfectibles de ce lieu sacré. Ils ne faisaient que se placer, dans une course effrénée depuis la prise de Didymes. C'était à celui qui allait tenir le plus de sanctuaires possibles.

- INNOVATION DES ATHENIENS -

Dans le domaine de la conquête, la lenteur des Athéniens allait devenir un souvenir à effacer. Car, depuis que Ménesthée avait construit des haras à Tanagra, l'armée athénienne s'était dotée d'un avantage considérable : la cavalerie. Le Roi de l'Attique pouvait maintenant lancer des raids éclairs contre ses voisins et étrenna sa nouvelle stratégie contre les Mégariens. Les chars lancés au galop ravagèrent les rangs adverses, qui furent ensuite rompus par la vague de fantassins agiles à la lance, soutenus par leurs alliés de Chalcis. Convaincu de sa nouvelle supériorité tactique, Ménesthée fut sans pitié pour ces Mégariens qui lui avaient opposé une opiniâtre résistance. Parvenus dans la ville, les Athéniens se livrèrent à une tuerie sauvage, n'épargnant aucun mâle en âge de porter une arme.

- L'ILE DU DIEU SOLEIL -

Majestueux et effrayant à la fois était le volcan choisi comme point de mire par les marins pour naviguer au large des côtes siciliennes. Visible à des dizaines de kilomètres à la ronde, même en mer, la cîme enneigée de son cône parfait de plus de cent pieds de haut étincelait dans le ciel azuré de la Grande Bleue. Débarrassés des sirènes, les Achéens chevelus prirent leur repas en hâte, au milieu des bateaux et, aussitôt après, revêtirent leur cuirasse de bronze pour débarquer à Akragas. Le vin coulait à flots dans cette Odyssée. Offrandes aux Dieux ou banquets homériques, tout était prétexte à de joyeuses libations. Le Roi d'Ithaque, qui possédait une grande réserve de pithoi léguée par son père, s'en servit pour amadouer les indigènes, en faisant voyager le vin dans des amphores à long col, scellées d'huile et de pouzzolane.

- LES ERRANCES D'ULYSSE -

Ce fut là, le seul instant de joie de l'infortuné Ulysse, maudit par les Dieux et abhorré par de trop nombreux voisins. Comme si une prophétie devait fixer le destin du Roi d'Ithaque, ses opérations semblaient d'avance vouées au malheur. D'abord, l'attaque de la ville de Salone fut un désastre. La famélique troupe ithaquienne ne fut pas de taille face au terrible Lycaon, Prince des Illyriens, et se replia en désordre sur la plage. Ensuite, les alliées du Roi d'Ugarit eurent les yeux plus grands que le ventre, en osant attaquer le Prince de Qadešh, qui les rejeta violemment dans l'Oronte. Et, alors qu'une bande d'Epirotes hirsutes tentait la prise de l'île d'Ithaque, Zeus décidait de venir enfin en aide au héros harcelé. Il foudroya les navires ennemis et les chassa bien loin du palais où séjournait la pauvre Pénélope.

- FONDATION DE QART HADASHT -

A leur tour, les Phéniciens mirent à la voile leurs plus solides vaisseaux et cinglèrent prestement vers les terres d'Afrique. Aidés par Shadrapha leur Dieu sauveur, les marins du Roi Zimrida évitèrent judicieusement les hauts-fonds de la grande Syrte, le kraken, la tempête, les sirènes et tous les écueils de la Méditerranée, pour arriver au Cap Bon. Là, le long d'une côte avare en bons points d'ancrage et balayée par des rafales de vents insidieux, la présence d'une large anse protégée apportait une garantie de prospérité. Les Phéniciens s'installèrent au pied des palmiers et d'une vigne généreuse, pour fonder Qart-Hadašt, "la nouvelle ville".

- LA PRINCESSE DE MEGIDDO -

Ce n'est pas tout ce que j'ai entendu dire sur ce Roi Zimrida. Le Roi de Sidon était un homme vertueux, certes, mais plus obstiné qu'une mule. Lorsque ses soldats, soutenus par les alliés tyriens, réussirent enfin à prendre d'assaut la ville de Megiddo, le potentat des lieux lui posa cette question : "Zimrida, qui donc t'a conseillé d'envahir mon pays et de te faire mon ennemi plutôt que mon ami ?" Interpellé par le côté philosophique de son locuteur, le Roi de Sidon le fit délivrer de ses liens et le fit asseoir près de lui. Mais il lui imposa de recevoir en épousailles sa fille, la Princesse Elissa de Megiddo...  Qui, parait-il, n'était point laide.

- LE DERNIER ORACLE D'APOLLON -

Le nectar était la boisson des Dieux, un breuvage d’immortalité, et l’ambroisie en était la nourriture d’accompagnement. Au sanctuaire de Délos, le Dieu Apollon parlait par la voix de la pythie, afin de répondre au Roi Idoménée de Crète. Ce dernier venait de prendre possession de la petite île, en menant une vaillante flotte de guerre à la poursuite des brigands des mers, très présents sur les flots de l'Egée. En parallèle, Idoménée ordonna la construction d'une nouvelle acropole en Crète et lui donna le nom de Gortyne. Pour cela, il usa de beaucoup d'or.

- LA SURPRISE D'ACHILLE -

Que croyait-il, ce fils de Pélée ? Qu'il suffisait de se présenter à la tête d'une armée pour s'emparer de tout un pays ? Nul ne sait si c'est ce qu'il pensait, mais c'est bien ce qu'il fit ! Achille de Phthie entra en Etolie, avec la ferme intention d'agrandir ses terres vers l'Occident. Pour cela, le plus célèbre des guerriers avançait vers Calydon, pendant que son fidèle Eudore progressait vers Ambracie, traversant les rudes vallées montagneuses du Pinde. La guerre fut longue et fâcheuse pour les indigènes, si bien qu'à l'hiver, Achille devenait le maître incontesté de toute l'Etolie, jusqu'en Epire. On ne sait ce qu'il advint du Roi de cette région, un nommé Thoas...

- BELLIQUEUSE TROADE -

Après une longue et pénible campagne dans la région, le vénérable Roi Priam se tracassait des affaires menées avec trop d'appétit. De retour au pays, les femmes lui offraient un cycéon, c'est-à-dire un breuvage traditionnel composé de gruau d'orge, de laitage et de vin. Pendant ce temps, ses généraux allaient attaquer toujours plus loin. Le Prince Hector, d'abord, déposait le Roi Hippothoos de Phocée après de farouches combats. Ce fut plus difficile pour les autres : le Prince Enée se dissuada de prendre Mésembrie en constatant que le guerrier thrace était coriace, tandis que Pandare, le général des archers troyens, parvint à grand peine à prendre Cyzique, au bord de la douce mer de Propontide.

- A LA CONQUETE DU NIL -

"Celui qui piétine chaque contrée sous ses sandales", c'est-à-dire le Roi de Haute et de Basse Egypte, avait beaucoup à faire pour renforcer et unir son domaine. Et il s'y employa fort bien. Menant de front trois manoeuvres, ses soldats n'hésitèrent pas à montrer leur force, afin d'offrir à leur "Lion au coeur intrépide" les villes de Busiris, de Hierakonpolis et d'Ašhdod. Cette dernière se trouvait en Canaan, près du pays des Phéniciens, entourée de vergers et de jardins. Ce paysage fleuri et couvert de palmeraies était d'une beauté sans pareille. Ramsès ne voulut pas la prendre de force et déploya son armée pour en faire le siège et attendre sa reddition.

- MARIAGE ROYAL A MEMPHIS -

Ensuite, le divin Ramsès épousa en troisièmes noces Merytamon, fille de Nefertari. Sans nous attarder sur les moeurs de la Cour memphitique, notons que les Egyptiens étaient les seuls hommes, à ce que l'on dit, à observer scrupuleusement l'interdiction de s'unir à des femmes dans les lieux saints ou d'y pénétrer après avoir eu commerce avec une femme. Que d'émotions ai-je de me souvenir des accueillantes "maisons à bière" de Sebennytos, Memphis ou Abydos ! Ces estaminets remplis de filles belles et faciles évoquaient crûment les activités qui pouvaient s'y dérouler. Le très turgescent Ramsès ne s'occupait pas de cela, lui qui avait trois grandes épouses royales et deux cents vingt-sept concubines. C'est alors qu'il reçu la visite d'un Prince d'Assyrie... venu assister à la fête Sed, avec une année de retard. Une affaire à suivre, assurément.

- PILLAGE EN REGLE -

Les périls de la navigation en Mer Egée n'étaient point le seul apanage de Poséidon et des forces incontrôlables de Dame Nature. Les mortels s'y entendaient parfaitement pour spolier leurs prochains. Mais à qui profitait le crime ? Car, cette fois, ce furent les Lacédémoniens qui se firent voler leurs cargaisons par les pirates de la mer Egée. Leur achat au Roi Amphimaque ne put jamais atteindre sa destination, c'est-à-dire le palais de Ménélas de Sparte.

- HISTOIRE DU ROI HATTUSILI -

Il y avait au Levant un Roi dont personne n'avait entendu parler, jusqu'à ce qu'il s'approcha de l'Hellade. Les Anciens avaient pourtant pris l'habitude de se méfier de l'eau qui dort. Si bien, que lorsque Hattušili, le souverain des Hittites, décida d'étendre son royaume en Anatolie, rien ni personne ne put l'en empêcher. Les Hittites devenaient les maîtres des peuples qui habitaient en deça de l'Halys, un fleuve qui dessine une large boucle avant de déboucher face au vent du Nord dans la mer que les Grecs appelaient le Pont.

- LE HAUT PAYS -

Dans les pays des grands fleuves orientaux, le Roi d'Assyrie poursuivait sa stratégie hégémonique en s'apparant de villes et en soudoyant quelques Princes locaux. C'est ainsi qu'il parvint à obtenir l'allégeance de Shattuara de Wašhuganni, qui se permit aussitôt d'attaquer la ville de Harran, bien connue pour ses toits en forme de ruches. Par contre, le Roi d'Alep, épuisé par sa campagne contre Kharkémišh et la pacification de la Syrie ne fut guère un vassal obéissant, lorsqu'il écrivit une lettre à son suzerain. Salmanazar était ainsi informé de la retraite de ses alliés, après avoir échoué devant Tarse, dont les points d'eau avaient été empoisonnés.

 

Date limite : vendredi 2 octobre 2020 à midi.

 

Alliances officielles :

Alep : le Roi Talmi-Sarruma est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Chalcis : le Roi Eléphénor est le vassal de MENESTHEE d'Athènes

Ebla : le Roi Ammistamru est le vassal d'ULYSSE d'Ithaque

Tyr : le Roi Aribas est le vassal de ZIMRIDA de Sidon

Wašhuganni : le Roi Shattuara du Mitanni est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie.

 

Tableau actualisé des Exportateurs :

Argent : Ebla (ULYSSE), Ispal (AMPHIMAQUE), Salone.

Bois : Ašcalon (RAMSES), Byblos (ZIMRIDA), Tyr.

Céréales : Babylone (KADASHMAN), Chersonèse, Memphis (RAMSES).

Chevaux : Ecbatane, Hattušas (HATTUSILI), Tanagra (MENESTHEE), Troie (PRIAM).

Huile : Amyclées (MENELAS), Cnossos (IDOMENEE), Jéricho.

Marbre : Halicarnasse (AMPHIMAQUE), Naxos (IDOMENEE), Tabarka.

Métaux : Assur (SALMANAZAR), Kythion (ZIMRIDA), Malatya.

Or : Abdère (PRIAM), Colchis, Semna.

Poterie : Athènes (MENESTHEE), Corinthe (AGAMEMNON), Panorme.

Sel : Istros, Pallantium, Sidon (ZIMRIDA).

Tissu : Akragas (ULYSSE), Milet (AMPHIMAQUE), Trachis (ACHILLE).

Vin : Ialysos, Ithaque (ULYSSE), Tarse.

Historique

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