CHANT XX
18 septembre 2021
A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

V I N G T I E M E C H A N T - L ' O R A C L E D E D E L P H E S
Et maintenant, dites-moi, Muses, habitantes de l'Olympe, comment le feu commença à s'abattre sur les hommes de la fière Hellade. Pourquoi n'arrivaient-ils pas à s'entendre pour repousser les Barbares loin de leurs maisons ?
- LE TOURMENT DE MENESTHEE -

Le parangon de l'altruisme était dans la cour du palais d'Athènes, à exposer ses intentions aux siens. Autour de ses épaules, protégées par une cuirasse scintillante, il jetait une épée de bronze à la garde d'argent. Sur sa tête, il attachait un beau casque à crins de cheval, dont le panache en l'air oscillait, effrayant. Ménesthée s'en allait visiter la pythie du Mont Parnasse, car Agamemnon ne semblait pas pressé d'en finir avec cette drôle de guerre. Que faire ? Oui, que devait-il faire, si son allié n'attaquait pas Milet ? Et que pouvait-on suggérer de la présence des hostiles flottes assyriennes dans les ports crétois. Idoménée avait-il vendu son âme aux Barbares d'Orient ? En conséquence, Ménesthée réalisait le voyage jusqu'à Delphes, afin d'aller questionner Apollon.
- LA REPONSE D'APOLLON -

Les prêtres d'Apollon reçurent Menesthée, leur protecteur, avec déférence et l'invitèrent aussitôt à monter la rampe vers l'esplanade du temple, où se trouvait alors l'Omphalos, le nombril du monde. Investis par le maître d'Athènes, les prêtres allèrent demander à la pythie, logée sous le temple oraculaire, d'apporter une réponse séance tenante. Assise sur un trépied et entourée des volutes des exhalaisons prophétiques d'Apollon, la pythie entra en transe et ses paroles furent immédiatement interprêtées par les prêtres qualifiés. Personne ne pouvait écouter, mais tous comprenaient que Ménesthée avait besoin de conseil pour garantir la plus efficace des coopérations avec Agamemnon. Quant à Ménélas, bien malin qui pouvait traduire ses mouvements étranges.
- L'EGAREMENT DE MENELAS -

Pour plaire à Hélène, tous les hommes auraient été jusqu'au bout du monde. Aussi, pour prouver son amour incommensurable, Ménélas l'enfonceur de lignes n'était jamais las des aventures lointaines. Cela, afin de lui rapporter les bijoux les plus rares et les tissus les plus doux. Dans la guerre qu'il avait engagée avec Amphimaque aux côtés de son frère Agamemnon, Ménélas pouvait s'emparer des trésors de Milet. Mais, allié remarquable, Ménélas préféra aller soutenir Priam autour de Troie. En attendant d'être à son tour embarqué, son lieutenant Agapénor mena d'autres Spartiates jusqu'à la fontaine de jouvence, qui se trouvait au pied du Mont Olympe. On le voit, la guerre des Lacédémoniens ressemblait plus à une quête d'exploration, agrémenté de quelques soirées de ripailles, qu'à un duel à mort avec Amphimaque.
- NOUVELLE OFFENSIVE TROYENNE -

Priam n'était guère pénalisé de ces atermoiements alliés. Mais il avait besoin de reprendre son souffle et décidait de rentrer à Troie, malgré les dangers maritimes, devenus constants en Mer Egée. Ses armées lui rendirent hommage en s'emparant de Magnésie et d'Ephèse. Amphimaque rétorqua en parvenant in extremis à débarquer une armée à Samos, juste le temps de reprendre le contrôle de la cité. Sur mer, les manoeuvres continuaient à grands renforts de cris, mais elles ne permettaient aucune bataille décisive et seuls les Athéniens vinrent se sacrifier en voguant droit sur Milet, réalisant d'importants dégâts. Partout ailleurs, les marins recevaient des consignes strictes qui les empêchaient d'intercepter l'ennemi. De même, sur terre, les alliés lydiens évitaient soigneusement tout combat, franchissaient le Méandre et progressaient maintenant en pays carien sans attaquer qui que ce soit.
- LA GUERRE D'EVITEMENT -

Tels Gog et Magog et tous leurs alliés, les Assyriens étaient désormais représentés comme les instruments de la destruction du monde. Le nombre de leurs soldats était comme le sable de la mer et leur Roi, Salmanazar, riait d'un grand éclat en apprenant le chaos provoqué en pays de Canaan. Cependant, les Assyriens avaient grand peine à découvrir l'armée de Ramsès qui, lui, n'arrivait plus à contenir les armées expéditionnaires de ses ennemis. Les Egyptiens avaient beaucoup de peine à les repousser, car le coeur de ces hommes ne tenait pas quand il fallait lutter de pied ferme. Ils n'avaient, eux, ni casque de bronze à crins de cheval, ni bouclier rond, ni lance de frêne. Ils avaient uniquement confiance en leurs arcs avec lesquels, sous des centaines de traits, ils tentaient de faire reculer les bataillons assyriens. Ainsi, Ramsès parvint à contourner le front ennemi, très mal coordonné si l'on considère que les Assyriens et les Babyloniens voulaient en finir rapidement. Comme les alliés d'Assur et de Babylone s'inquiétaient plus de leurs prises, ils ordonnèrent à leurs armées de protéger prudemment Symira... cible bien éloignée du chemin emprunté par Ramsès.
- INTERVENTION DE BASTET -

Le divin Ramsès avait pu compter sur les maladresses adverses. Il pouvait maintenant invoquer la puissance de la magie des prêtres égyptiens, pour se sortir d'une mauvaise situation. Priant toute une nuit la féline Bastet, le Roi du Double-Pays appelait à lui une levée en masse de la jeunesse d'Egypte, choquée par la défaite de Sidon. Les Egyptiens parvenaient à reconstituer une armée instantanément, ce qui provoqua une surprise totale dans les rangs des vils adversaires du puissant Raméside. En effet, les Assyriens avaient estimé suffisant d'envoyer deux armées de second rang pour prendre Tyr, le dernier véritable bastion des Egyptiens. La bataille connut donc un retournement de situation comme on n'en n'avait peu vu jusqu'alors. Les chevaux rapides, entrainant leur char, brisaient la ligne ennemie par leur galop impérieux. Le général Montouemtaouy était devant, acharné, stimulant les siens et voulant grand mal aux Assyriens. Ramsès récupérait de surcroit tous les hommes de garnison de Tyr et lançait à son tour une allègre contre-attaque.
- LES CAVALES DE RAMSES -

Ramsès, que sa beauté ainsi que ses exploits mettaient au-dessus de tous les hommes, se faisait amener son char d'or et réalisait une volte-face en faisant charger ses étalons, droit devant, pareil en sa vaillance à un griffon, forçant les Assyriens à sentir la vigueur de sa main. Des hurlements remplissaient la plaine et l'épouvante régnait dans les yeux des officiers, depuis que les rangs assyriens étaient rompus. Ces derniers avaient eux aussi une charrerie, mais elle fut criblée de flèches. Des guerriers chutaient, tête en avant, pour tomber sur les essieux. Les chars eux-mêmes culbutaient par dessus le fossé creusé par les alliés tyriens de Ramsès, dans le sifflement des flèches et le fracas des lances. De Tyr, qui était attaquée de toutes parts, les observateurs étaient bouche bée. De Tyr, les bataillons de réserve réalisaient sans cesse d'âpres sorties pour venir anéantir la prétentieuse investigation assyrienne. Tous furent massacrés. De Tyr, on attendit une clameur qui résonna jusque sur les flots de la Grande Bleue.
- LES VRAIS MAITRES DE CANAAN -

Les Phéniciens l'avaient voulu. Les Egyptiens l'avaient dominé. Les Assyriens s'y étaient perdus. Le pays de Canaan était maintenant à la merci des Babyloniens. Car, si Ramsès venait de remporter une éclatante victoire devant Tyr, il devait perdre tout espoir sur mer. La dernière flotte était ancrée à Tyr en attendant Sa Majesté, lorsqu'elle fut attaquée sans merci par les vaisseaux de l'alliance assyro-babylonienne. Elle sombra toute entière, non sans mal pour les escadres babyloniennes. A l'intérieur des terres, sur un chemin appelé "route de la mer", Kudur-Enlil, général de Babylone, grand expert en combat, cachait ses épaules derrière un bouclier en cuir de taureau. En arrivant devant le tertre où se dressait la cité de Megiddo, il observait la réaction adverse pour sauver ses gentils compagnons. Estimant qu'il n'y avait que peu d'activités, il osa monter à l'assaut et s'empara des lieux sans coup férir. Une autre colonne fit de même à Beršabée.
- SANS PEUR ET SANS REPROCHE -

L'illustre Ramsès venait de perdre sa flotte, la maîtrise de Canaan et une multitude de soldats. Les villes proches de la Mer Morte affichaient de nouvelles bannières. Pourtant, Ramsès le Grand expliquait à qui avait l'honneur de le croiser, que jamais sa santé n'avait été meilleure. Qu'importe un petit revers, lorsque l'ennemi s'éloigne de ses bases et que la guerre approche de l'Egypte. Au bord de son Nil sacré, le Roi du Double Pays savait qu'il ne pouvait craindre personne. D'ailleurs, les armées assyriennes débarquées dans le delta n'avaient pas l'esprit à l'offensive pour prendre Memphis. Elles s'éloignèrent vers l'Ouest avec un objectif incertain.
- REVOLTES URBAINES -

Comme fleurissent les bourgeons au printemps, de violents sursauts populaires foisonnaient cette année dans nombre de pays. Car, alors que Malatya était reprise par les forces vives du Roi des Hittites, la ville sacrée de Nerik était en révolte et chassait le gouverneur du palais. L'armée était souhaitée d'urgence pour rétablir la situation. Loin dans les terres italiennes, la petite ville de Temesa se détachait de la tutelle d'Ulysse. De même, la cité d'Alopé en Thessalie rejetait le contrôle de Ménesthée. En d'autres termes, ces deux villes laissées à leur compte par des souverains peu intéressés, recouvraient leur complète autonomie. Enfin, la ville d'Adria, qui s'était affranchie des Phéniciens, était récupérée par Ulysse d'Ithaque, qui passait justement par là.
- LE ROYAUME D'AKSOUM -

Les Egyptiens poursuivaient l'exploration des pays en amont du Nil. Ils avaient décidé de remonter la rivière Atbara pour atteindre un royaume mystérieux, celui de Memnon. Car, si certains érudits pensaient que ce mage souverain vivait au-delà de la Perse, en Asie, les Egyptiens étaient persuadés qu'ils le trouveraient en Ethiopie, dans un pays au mille et une merveilles. C'est ainsi que la colonne du Fils royal de Koush entra dans la ville d'Aksoum, rattachant ce royaume mystérieux aux Neuf Arcs d'Egypte, expression désignant les ennemis du Double-Pays que Pharaon se devait de soumettre.
- LES JEUX -

De nombreux témoins racontaient qu'on avait assisté cette année-là aux plus belles Olympiades jamais organisées en Hellade. Cessant toute guerre, les soldats des diverses nations convergeaient vers Olympie, afin de s'y mesurer en temps qu'athlètes. D'anciens champions se faisaient reconnaître et donnaient l'avantage aux Grecs - si l'on pouvait considérer les Troyens comme de vrais Hellènes - les Barbares ne remportant que deux épreuves, celles qui favorisaient le côté mercantiles des gouvernants. Chacun des champions recevait une prime substantielle.
- Course à pied (premier importateur) : Battištili du HATTI
- Pentathlon (premier exportateur : Antonial de SIDON
- Course hippique (éclat de la civilisation) : Damienos d'ATHENES
- Pugilat (premier conquérant) : Androupoulos de TROIE
- Poésie musicale (investissement royaux) : Mikaelos de MYCENES
Date limite : vendredi 22 Octobre à la nuit tombée.
Notes : en comparant l'intervention des Divinités secondaires, il est apparu que certaines étaient sensiblement plus avantageuses que d'autres. Il est donc possible qu'un Dieu fasse son retour pour soutenir les peuples grugés.
De plus, comme c'est devenu une tradition de demander une prolongation de la date limite, tous ceux qui font l'effort de ponctualité reçoivent une prime.
Tableau actualisé des Exportateurs :
Argent : Ebla (SALMANAZAR), Ispal (-), Salone (MENELAS)
Bois : Ašcalon (RAMSES), Byblos (ZIMRIDA), Tyr (-)
Céréales : Babylone (KADASHMAN), Chersonèse (PRIAM), Memphis (RAMSES)
Chevaux : Ecbatane (KADASHMAN), Hattušas (HATTUSILI), Tanagra (MENESTHEE), Troie (PRIAM)
Huile : Amyclées (MENELAS), Cnossos (IDOMENEE), Jéricho (KADASHMAN)
Marbre : Halicarnasse (AMPHIMAQUE), Naxos (IDOMENEE), Tabarka (IDOMENEE)
Métaux : Assur (SALMANAZAR), Kythion (SALMANAZAR), Malatya (-)
Or : Abdère (PRIAM), Colchis (HATTUSILI), Semna (RAMSES)
Poterie : Athènes (MENESTHEE), Corinthe (AGAMEMNON), Panorme (ZIMRIDA)
Sel : Istros (PRIAM), Pallantium (AGAMEMNON), Sidon (ZIMRIDA)
Tissu : Akragas (ZIMRIDA), Milet (AMPHIMAQUE), Trachis (ACHILLE)
Vin : Ialysos (IDOMENEE), Ithaque (ULYSSE), Tarse (SALMANAZAR)

Guerres déclarées :
SALMANAZAR d'Assyrie est en guerre contre AGAMEMNON de Mycènes
RAMSES d'Egypte est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon
RAMSES d'Egypte est en guerre contre SALMANAZAR d'Assyrie
RAMSES d'Egypte est en guerre contre KADASHMAN de Babylone
AGAMEMNON de Mycènes est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet
MENESTHEE d'Athènes est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet
MENELAS de Sparte est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet
PRIAM de Troie est en guerre contre AMPHIMAQUE de Milet
PRIAM de Troie est en guerre contre HATTUSILI de Hattušas
PRIAM de Troie est en guerre contre IDOMENEE de Crète

Alliances officielles :
Alep : Talmi-Sarruma est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie
Argos : Diomède est le vassal d'AGAMEMNON de Mycènes
Chalcis : Eléphénor est le vassal de MENESTHEE d'Athènes
Sardes : Argon de Lydie est le vassal de PRIAM de Troie
Suse : Untašh-Napirišha d'Elam est le vassal de KADASHMAN de Babylone
Telmesse : Sarpédon de Lycie est le vassal d'IDOMENEE de Crète
Thémiscyre : Penthésilée de Thémiscyre est la vassale de HATTUSILI du Hatti
Tyr : Aribas est le vassal de RAMSES d'Egypte.
Wašhuganni : Shattuara du Mitanni est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Traités de paix imposés :
ZIMRIDA de Sidon et AGAMEMNON de Mycènes sont en paix jusqu'au Chant XXI
ZIMRIDA de Sidon et SALMANAZAR d'Assyrie sont en paix jusqu'au Chant XXII
ZIMRIDA de Sidon et KADASHMAN de Babylone sont en paix jusqu'au Chant XXII
ZIMRIDA de Sidon et IDOMENEE de Crète sont en paix jusqu'au Chant XXVIII