A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

D O U Z I E M E  C H A N T   -   L A   R E C O N C I L I A T I O N

Il n'est pas bon qu'un Dieu soit tourmenté. Aussi les sages mortels parvinrent-ils à imposer une paix en Hellade. Depuis bien longtemps, on n'avait plus goûté à une telle sérénité. Mais, allait-elle durer ?

- LE FIRMAMENT DE L'EGYPTE -

Ramsès était fort occupé en Amurru et envoya l'un de ses fils pour honorer le jour sacré de l'équinoxe au temple d'Abou Simbel. Ce fils, quatrième dans l'ordre de succession, se nommait Séthi et détenait le titre de gouverneur de nome. Il était accompagné de Paramessou, le nouveau Grand Vizir du Roi, car le vieux Paser venait de mourir au milieu d'une troupe de musiciens acquis au Dieu Bès et de danseuses aux seins nus. Ensemble, ils organisèrent un somptueux défilé devant l'hémispéos de la montagne de Méha, voué au culte d'Amon, de Ptah, de Rê et de Ramsès lui-même. Toute l'administration était revue et le Prince Amenmès, brillant vainqueur des Nubiens, était élevé à la fonction de "Fils royal de Koush".

- DESTRUCTION DE DELOS -

Les Dieux n'aimaient pas les arrogants et savaient comment les punir. Le site sacré de Délos ressentit un tremblement affreux, une secousse sismique fatale, qui ravagea le temple d'Apollon et les constructions des alentours. Pour reconstruire, la ville puisait dans le trésor national une année de revenus et la civilisation crétoise perdait un bâtiment amélioration. Qui était l'auteur de cette immonde punition ? Les soupçons se tournaient vers Typhon et les Crétois se mirent à implorer les Dieux et les prièrent d'écarter ce propagateur de malheurs loin de leurs îles.

- TOUT EST PERDU FORS L'HONNEUR -

Achille, fils de Pélée, une lance dans la main, menait habituellement le deuil dans les rangs adverses. Il comptait une fois encore sur son étoile, sur les Myrmidons et sur les Dieux protecteurs, afin de lui donner une victoire. Et pour cela, le rendez-vous final fut fixé au Mont Parnasse, devant l'oracle de Delphes. Ménesthée ne trembla point et y dépêcha une armée immense. Le duel tourna court, les Athéniens étant mieux préparés et bien plus nombreux. Achille devait s'abaisser à se plier devant le disgracieux officier borgne qui venait d'achever le dernier Myrmidon, les pieds baignant dans son sang. Il restait à cuver un cruel dépit, lorsque Ménesthée s'avança en vainqueur. La guerre de Phthie était finie, Achille devait signer un traité de paix pour cinq ans, la Concorde était de retour dans le Monde entier.

- EXPEDITIONS MARITIMES -

Comme de nombreux souverains égéens, Amphimaque était un excellent marin. Et, comme de nombreux aventuriers, ils poursuivaient sans relâche l'exploration du Grand Bleu. Toutes ses flottes étaient en mer, à la recherche de terres fertiles et de butin facile. A son exemple, Ménesthée d'Athènes, Ménélas de Sparte, Idoménée de Crète et Priam de Troie envoyaient des navires dans toutes les directions. Toutes ? A bien y regarder, le point cardinal le plus attirant était incontestablement au Ponant.

- LE RETOUR D'ULYSSE -

Le sourire carnassier du Roi d'Ithaque s'était transformé et les hommes qui le suivaient ne voyaient plus que son regard sombre. Ulysse était décidé et c'est sous les traits d'un de ces rouliers des mers qu'il menait ses nefs creuses sur les vagues vineuses, allant s'en prendre aux gens de Temesa. Il attaqua sans hésiter et parvint à atteindre le mur d'enceinte de la ville sous une pluie de flèches. Là, un potentat du nom de Thoas harangua ses troupes et contre-attaqua. Ulysse fut renversé dans la mélée et Thoas se jeta pour le saisir par les pieds, avide de le dépouiller de ses armes. Un soldat d'Ithaque, voyant ce barabare découvrir son flanc hors du bouclier, le frappa de sa lance et lui rompit le coude, puis l’acheva à la gorge. Ulysse put se relever et vaincre enfin ce peuple obstiné, mais ses pertes étaient grandes, son armée auxiliaire annihilée et sa flotte abimée.

- LE PRINCE NERIKKAILI -

A la tête d'une armée aux nombreux escadrons de chars, le Prince Nerikkaili encourageait ses hommes à prendre la puissante ville de Malatya, l'un des plus gros producteurs de métaux du monde. Après une longue chevauchée à travers une terre sèche et poussièreuse, les chevaux renâclaient en sentant l'eau de l'Euphrate. Tenu par des liens indestructibles d'hospitalité, le seigneur Ehli-Tešhub ne pensait pas devoir fermer les portes de sa ville et organiser la défense de son royaume aussi vite. Surtout face à un voisin occupé à dompter les terres du Nord et de l'Ouest. Le prenant de vitesse, Nerikkaili réussit à l'obliger à l'affronter en plaine, en s'attaquant aux villages environnants, pillant, violant et brûlant tout ce qu'il pouvait. Ehli-Tešhub, bien retranché, commit l'erreur majeure de marcher vers son ennemi, sur un terrain choisi par lui.

- SALMANAZAR LE GRAND -

Les bulletins de victoires arrivaient les uns après les autres, promettant une année faste pour le Roi d'Assyrie. Villes, femmes, bouchons d'amphores, rien ne semblait pouvoir lui résister. Pourtant, ces dernières semaines, Salmanazar se montrait plus tendre avec les peuples et décidait de prendre du temps pour contenter les Dieux, en puisant dans sa cassette, afin de réaliser de nombreuses réparations aux temples disséminés dans les grandes cités de l'empire. Mais personne n'était dupe. Avec autant d'armées et un point d'appui en Méditerranée pour sa flotte, Salmanazar devenait l'une des majestés les plus redoutées.

- LE RAID ARYEN S'AMPLIFIE - 

A Babylone, on n'avait pas pris la mesure du danger aryen sur la frontière orientale. Car, après avoir pris Lagašh, privant le Roi Kadašhman de métaux et donc de renforts, les tumultueux barbares continuaient de piller le paisible delta chaldéen couvert de roselières. Surgissant de l'Est, ils s''emparaient céans d'Umma, provoquant une panique au coeur du royaume, Nippur et Babylone étant maintenant à portée du péril aryen. Ces atrabilaires cavaliers ne cessaient de mener des raids de plus en plus inquiétants.

- JEUX OLYMPIQUES -

En cet an bissextil, les couronnes d'oléastre, les faveurs de la foule et les ex-votos des visiteurs s'adressaient principalement aux champions des Etats suivants...

Course à pied (premier importateur) : Damienos d'ATHENES

Pentathlon (premier exportateur) : Antonial de SIDON

Course hippique (éclat de civilisation) : Androupoulos de TROADE

Pugilat (premier conquérant) : Ksawierê d'EGYPTE

Poésie musicale (investissements royaux) : Mikaelos de MYCENES 

Plusieurs constats ressortaient de ces résultats. D'abord, les Grecs continuaient d'accepter la présence de concurrents étrangers, prouvant ainsi leur magnifique tolérance. Parmi ces Barbares, on remarquait la suprématie reconduite d'Antonial et de Ksawierê, deux athlètes paraissant invicibles depuis trois Olympiades. Heureusement, les Grecs recouvraient leur honneur en revenant aux premières places dans deux concours.