CHANT X

29 janvier 2021

A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

D I X I E M E  C H A N T   -   L ' H Y D R E   D E   L A R I S S A

Zeus, affranchi de la vieillesse et du trépas, n'en était pas moins ennervé en apprenant que la guerre n'en finissait plus en Hellade. Il appela les autres Dieux et leur dit : "Prenez garde que les hommes qui marchent sur terre n'égalent les Dieux. Je vous le dis, personne ne doit prendre parti dans cette lutte qui ne nous regarde point".

- LE SACRIFICE DE PATROCLE -

La nouvelle était colportée de village en hameau. Achille, l'invincible guerrier, avait connu le déshonneur de perdre Trachis, sa capitale. Mais il allait connaître une immense gloire au combat et rétablir la situation, qui était pourtant désespérée. Son cousin Patrocle le lui rappelait chaque matin, lorsqu'il lui glissait à l'oreille : "Trachis... Mon beau Roi. Il faut reprendre Trachis". En conséquence, Achille aux pieds légers se décida à faire marcher prestement ses hommes vers le Sud et se joua de tous les pièges tendus par ses ennemis. Comme si un Dieu en personne était à ses côtés, le Roi de Phthie parvint dans la campagne de Trachis avec deux armées. Repérant la désorganisation chez l'ennemi, il lança son cri de guerre et tous se ruèrent à l'assaut. La bataille qui s'en suivit allait être contée aux générations pour les mille ans à venir.

- LA TENACITE D'ACHILLE -

Achille, le souverain de la Thessalie, allait devenir en ce jour inoubliable, le héros éternel de son royaume, le cauchemar des vils Athéniens, le dévastateur de citadelle, l'aimé de tous les Dieux. Car devant Trachis, seul se trouvait le fidèle Eléphénor, l'allié des Athéniens. En position autour de la capitale, il semblait attendre quelqu'un... mais certainement pas Achille ! Le Dieu du courage n'avait pas encore choisi son camp lorsque les armées s'élancèrent l'une contre l'autre. Le choc fut terrible, les javelots fendant l'air, les épées se fracassaient contre les boucliers, les corps roulaient dans la poussière, la terre se gorgeait de sang. Une sauvagerie inouïe montait jusqu'au ciel. Sur l'Olympe, les Dieux étaient sidérés. Le dernier bataillon de Patrocle fut délité, mais Achille était le fléau et entretenait le combat avec rage. Les rangs de l'armée d'Eléphénor - armée pourtant grande et bien organisée -  furent rompus et Achille remporta une victoire éclatante. De Trachis, une clameur fut entendue jusqu'aux villages voisins. La population exultait et acclamait son héros, son sauveur. Jamais on n'avait vu un Roi perdre sa capitale et la reprendre dès l'année suivante. Achille venait de réaliser un exploit.

- L'HYDRE DE LARISSA -

Les Fables les plus folles alimentaient les comptes-rendus de la guerre contre Achille et celle-ci fut partout écoutée avec intérêt. Engendrée par Typhon, une sale bête terrorisait le pays de Larissa, une contrée de marais rarement visités par les hommes. Les lanciers athéniens, menés par le Roi Ménesthée en personne, eurent l'occasion de la rencontrer au terme d'une marche harassante dans la plaine marécageuse de Larissa. On n'était pas loin du fleuve Pénée, où l'air était épais et le pays trop chaud pour la saison. Soudain, l'hydre apparu et paralysa d'effroi la soldatesque athénienne. Son haleine, soufflée par de multiples gueules, exhalait un dangereux poison. Voilà pourquoi l'armée de Ménesthée fut bloquée là pendant de longs mois, perdant son temps à fuir ou à combattre ce bestiau venu des enfers.

- LES COMPTES D'HADES -

Le général Sthénélos était l'un des rares survivants de l'armée d'Agamemnon, cette armée bloquée par un lion géant, puis anéantie par les troupes d'Achille. Revenu à Mycènes pour s'expliquer auprès d'Agamemnon, l'homme se jetait au sol, oubliant la moitié des mots qu'il avait prévus de prononcer pour excuser la défaite. Les yeux fermés en redoutant la sentence, Sthénélos se prosternait et baisait les sandales du Roi ou celles d'un garde ou celles d'un esclave. Bref, les sandales qu'il avait senties en heurtant le pavage de la salle du trône.  Mais Agamemnon n'était pas aussi méticuleux qu'Hadès, lui qui chaque soir devait faire le compte des morts. Le Roi de Mycènes se contenta d'éviter un nouvel affrontement contre Achille, en mer cette fois.

- LES TROYENS RAMASSENT LE BUTIN -

Achille était le maître de la guerre, mais il ne pouvait être partout. Le grand Hector au coeur intrépide, l'aîné du Roi Priam, continuait de profiter à plein de la situation. Pendant que le terrible Achille était en affaire contre la coalition hellène, Hector lançait sa cavalerie vers Mélibée, pendant qu'Enée encourageait ses rameurs à atteindre la côte d'Iolque au plus tôt. A la fin de l'année, Priam pouvait se réjouir de posséder deux nouvelles cités, arrachées des possessions d'Achille. Parfois au détriment et à la barbe des Athéniens surpris. Quant aux Crétois, ils parvinrent à s'emparer d'Ephyra à l'autre bout du royaume.

- PRISE DE L'ORACLE DE DODONE -

La même année, Achille était derechef dépouillé et perdait son sanctuaire sacré de Dodone, le plus ancien oracle du monde grec. Le responsable de cette désagréable surprise était Ménélas de Sparte, un vil profiteur venu se servir sur la dépouille de la Thessalie. Mais, savait-il où il mettait les pieds, ce Ménélas ? Le sanctuaire de Dodone était l'une des résidences de Zeus, le père des Dieux, qui pouvait écumer de plaisir ou lancer la foudre en regardant l'imposture. Les prêtresses du lieu, magnifiques créatures aux serpents indomptables, dansaient le soir venu pour plaire aux visiteurs et les tenir en leur pouvoir. D'ailleurs, on ne sait ce qu'il advint de Ménélas la nuit venue.

- LES SALINES D'OTRANTE -

Traumatisé par la ruine soudaine de son royaume, Ulysse n'était plus qu'un pantin désarticulé, incapable de penser et de trouver comment relever la tête. Son royaume se réduisait comme une peau de chagrin, mais il ne s'en inquiétait guère. La ville d'Otrante, qui s'était révoltée, ne recevait aucune nouvelle de la métropole. Pire, Ulysse envoya ses derniers fidèles en Epire... Oui, en Epire ! Peut-être pour tenter de prendre Dodone ; pourtant, une manoeuvre impossible à concrétiser, puisque le sanctuaire d'Achille avait été dérobé par Ménélas. Et comme ces deux Rois n'étaient pas à ce moment en guerre avec Ulysse, le plus insignifiant quidam comprenait l'improbabilité de l'acte. Mais pas Ulysse. Otrante en profita pour reprendre son indépendance.

- AU CARREFOUR DE L'ORIENT -

Le divin Ramsès observait avec calme les manoeuvres étrangères au Nord du pays des Amorrites, entre la mer et l'Euphrate. Il savait que d'immenses forces avançaient l'une vers l'autre et que l'Assyrie se préparait à devenir une puissance maritime. Le Roi de Haute et de Basse Egypte ne fit donc aucune conquête dans la région cette année là. En expectative, Ramsès Ousermaâtrê Setepenrê consultait ses conseillers, tout en scrutant les alentours en fronçant les sourcils. Sa Majesté fit même arrêter, puis revenir ses armées qui s'avançaient vers l'Euphrate. Pour la première fois, le divin Ramsès hésitait. Cela n'augurait rien de bon pour les semaines à venir.

- LES CRETOIS EN CYRENAIQUE -

Les Crétois étaient parvenus à traverser le Grand Bleu, sans longer les côtes et les voici qui approchaient du rivage libyque. Aussitôt amarrés à terre, ils envoyèrent une armée pour contempler la ville de Cyrène, connue pour dominer un coin de paradis. C'était, de fait, la seule région de verdure en Libye, un endroit enchanteur, riche en forêts de palmiers-dattiers et en champs fertiles donnant un blé de qualité. Bien loin de là, des pionniers de Milet prenaient possession de Sagonte.

- LE MAITRE DE L'OLIVE -

Les récits que relataient les aventuriers lors de leur retour de voyage étaient toujours un grand moment dans les estaminets des ports et jusque dans les cours des palais. Les peuples marins, tels les Crétois, les Milésiens et les Phéniciens étaient friands de ces histoires presqu'irréelles. Mais parmi les rêveurs, vivait le Roi Zimrida, qui n'oubliait pas le commerce. Ses hommes firent main basse sur deux villes insulaires, dont l'une produisait la plus fine des huiles. Les Sidoniens, grands amateurs d'huile en produisaient, mais en importaient aussi. Ils l'utilisaient pour tout. Ils s'éclairaient avec, faisaient frire des aliments, capturaient les parfums des fleurs, se frottaient le corps après l'effort.

- LES JARDINS SUSPENDUS DE BABYLONE -

Et tant que l'on s'occupe d'autres sujets que la guerre, allons voir au fond de l'Orient à quoi les hommes s'occupaient. Le Roi Kadashman-Enlil était un souverain heureux, lorsqu'il apprit que ses architectes avaient réussi à améliorer la monotonie lugubre du quotidien de Babylone. Car, dans la grande ville de Mésopotamie, il faut bien avouer que l'on s'ennuyait ferme, loin de toutes les préoccupations passionnantes de l'Hellade. De riches marchands trainaient leur mélancolie sur les bords de l'Euphrate, de puissants officiers bâillaient en inspectant les murailles de la cité, même les danseuses royales n'ondulaient plus avec l'entrain des premiers jours. Cette ville éloignée de tout était moche et triste. Jusqu'à ce que le Roi ordonna à ses ingénieurs de créer un parc extraordinaire, des jardins royaux, suspendus, en terrasses, avec des arbres plein de senteurs venus de tous les horizons.

 

Date limite : vendredi 19 février à midi.

 

Guerres déclarées :

AGAMEMNON de Mycènes est en guerre contre ACHILLE de Phthie 

IDOMENEE d'Ithaque est en guerre contre ACHILLE de Phthie

MENESTHEE d'Athènes est en guerre contre ACHILLE de Phthie

PRIAM de Troie est en guerre contre ACHILLE de Phthie 

ACHILLE de Phthie est en guerre contre MENELAS de Sparte

Alliances officielles :

Alep : Talmi-Sarruma est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Argos : Diomède est le vassal d'AGAMEMNON de Mycènes

Chalcis : Eléphénor est le vassal de MENESTHEE d'Athènes

Ebla : Ammistamru est le vassal d'ULYSSE d'Ithaque

Sardes : Argon de Lydie est le vassal de PRIAM de Troie

Suse : Untašh-Napirišha d'Elam est le vassal de KADASHMAN de Babylone

Telmesse : Sarpédon de Lycie est le vassal d'IDOMENEE de Crète

Thémiscyre : Penthésilée de Thémiscyre est la vassale de HATTUSILI du Hatti 

Tyr : Aribas est le vassal de RAMSES d'Egypte.

Wašhuganni : Shattuara du Mitanni est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Tableau actualisé des Exportateurs :

Argent : Ebla (SALMANAZAR), Ispal (AMPHIMAQUE), Salone (MENELAS).

Bois : Ašcalon (RAMSES), Byblos (ZIMRIDA), Tyr.

Céréales : Babylone (KADASHMAN), Chersonèse (PRIAM), Memphis (RAMSES).

Chevaux : Ecbatane (KADASHMAN), Hattušas (HATTUSILI), Tanagra (MENESTHEE), Troie (PRIAM).

Huile : Amyclées (MENELAS), Cnossos (IDOMENEE), Jéricho (ZIMRIDA).

Marbre : Halicarnasse (AMPHIMAQUE), Naxos (IDOMENEE), Tabarka (ZIMRIDA).

Métaux : Assur (SALMANAZAR), Kythion (ZIMRIDA), Malatya.

Or : Abdère (PRIAM), Colchis, Semna (RAMSES).

Poterie : Athènes (MENESTHEE), Corinthe (AGAMEMNON), Panorme (ZIMRIDA).

Sel : Istros (PRIAM), Pallantium, Sidon (ZIMRIDA).

Tissu : Akragas (ZIMRIDA), Milet (AMPHIMAQUE), Trachis (ACHILLE).

Vin : Ialysos (AMPHIMAQUE), Ithaque (ULYSSE), Tarse (SALMANAZAR).

Historique

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