CHANT XXVII

4 avril 2022

A L'ORACLE DE LA DIVE AMPHORE

V I N G T  S E P T I E M E   C H A N T   -    L ' A N N E E   D E S   G R E C S

Les Dieux abandonnaient les hommes à leur instinct bestial et les laissaient s'étriper sous le soleil d'Egypte, dans une impitoyable confusion. Et les Grecs n'étaient pas étrangers à ce chaos.

- QUEL SANS GENE -

Avec un aplomb digne de leur héros Heraklès, les Grecs s'enhardissaient de tous les côtés, en visitant des terres inconnues, en capturant des femmes magnifiques, en découvrant des marchandises à profusion, en s'immisçant dans les guerres les plus improbables. Au milieu de cette danse diurne, le Roi de Mycènes organisait des fêtes comme l'Hellade n'en avait jamais connue, afin d'honorer les Dieux et célébrer l'audace des Achéens. Partout les Grecs s'aventuraient en murmurant le péan, ce chant de triomphe destiné à Apollon.

- LES PEUPLES DE LA MER -

Ramsès le Grand était admirable de ténacité face aux vagues incessantes des envahisseurs et il faut écrire que Sa Majesté parvenait avec panache à les tenir en respect aux portes du Delta. Pourtant, il y avait de quoi connaître d'affreuses démangeaisons cérébrales tant les adversaires se pressaient dans le royaume de Basse Egypte. Il y avait des grappes de Crétois accrochées à leurs navires noirs, d'âpres Spartiates qui pénétraient dans les hautes roselières du Nil, de vils Phéniciens qui profitaient de l'avancée assyro-babylonienne. Il aurait été sage d'attendre que ces dangereux compétiteurs partent vers d'autres horizons, mais Ramsès avait le sang chaud et ne pouvait tolérer une telle situation. Pharaon décidait de jeter toutes ses forces dans la guerre. 

- BATAILLE DE BUSIRIS -

La bataille la plus impressionnante se déroula à l'Ouest du Delta, devant la cité mémorable de Busiris. Là, les Crétois se sentaient protégés par Arès, le Dieu de la guerre, et demandaient prudemment le soutien de leur flotte, afin de venir à bout de la dangereuse charrerie égyptienne. Le Prince Nébenkhârou, sixième fils du divin Ramsès, chef des Archers et gouverneur du nome du Harpon Occidental, marchait vivement vers eux et lançait soudain ses bataillons équestres contre la masse des fantassins crétois. Ces derniers, armés de longues piques, réussissaient à faire face avec abnégation. Le combat était dantesque et alimenté avec une hargne terrible. Dix-sept bataillons furent anéantis en une seule journée !

- RAVAGES DANS LE DELTA -

Brûlant tout sur leur passage, les Spartiates pénétraient au coeur du Delta et arrivaient à Sebennytos, une cité que Ramsès avait eu l'intelligence de fortifier. Les Spartiates étaient des brutes notoires, mais ils durent donner plusieurs assauts pour vraiment effrayer les Egyptiens et venir à bout de la garnison. Les hoplites vêtus de rouge mettaient le feu aux maisons, pillaient les greniers, violaient les filles, saccageaient les réserves de vin et arrachaient les boyaux des veaux sacrés volés dans les temples pour les griller et les dévorer. Pour les Egyptiens, habitués à vivre avec courtoisie et raffinement, ces mauvaises manières étaient insoutenables.

- LES HARPIES DE MAGHARA -

D'habiles marins, les Phéniciens devenaient de solides soldats. De fendeurs de flots, ils voulaient devenir fendeurs de crânes égyptiens. Mais ils ne progressaient guère plus vers le Nil, restant en position devant la branche pélusiaque, toujours sensibles au traumatisme subit lors de la démonstration de Ramsès dans le Canaan. Pourtant, les troupes égyptiennes étaient surclassées sous la nuée adverse et étaient en partie (une fois de plus) empêchées d'arriver au bon endroit, harcelées maintenant par des harpies, qui les hantaient sur la route de Maghara à Klysma. Voilà pourquoi les Babyloniens parvenaient à reprendre la bourgade de Maghara sans coup férir.

- BABYLONE -

Les Dieux avaient maintes fois favorisé les Babyloniens dans le Sinaï. Aujourd'hui, ils décidaient de les désavantager en faisant trembler la terre depuis les profondeurs, à Babylone même. Autrefois accolées à la Porte de Mardouk, les casernes royales construites entièrement en brique n'étaient plus que décombres. Ce quartier, jadis animé et prospère, était vidé de ses habitants, de ses marchands, de ses sons. Dans un silence de mort, le Roi venait constater la ruine d'une partie de sa fière cité. Son gouvernement devait s'atteler à reconstruire au plus vite le secteur oriental de la ville.

- MAUVAISE HUMEUR ATHENIENNE-

Ayant séchés leur sueur au vent de la mer, les hommes de Ménesthée pouvaient passer à table. On venait, en effet, de les embarquer pour leur permettre de revoir enfin la mère-patrie. Mais à bord, la pitance n'était guère abondante, ce qui ne pouvait les réjouir. Le peu d'enthousiasme fut totalement consommé, lorsque le capitaine leur annonça qu'une révolte venait d'éclater à Egnatia. Pour sûr, le Roi allait les renvoyer en Italie !

D'autres désillusions attendaient les gouvernements les moins soucieux. Après avoir capturé la colonie d'Hespérides, les Libyens du Prince Mériaï avançaient sans complexe vers Cyrène. Aucune armée crétoise n'était en vue, l'affaire était entendue. Ceci encourageait les gens de Mythilène à poursuivre leurs efforts. Et comme ils n'avaient reçu que des lettres et des coffres remplis d'or pour apaiser leur colère, ils refusèrent de se laisser corrompre et obtinrent leur indépendance. Enfin, la cité portuaire de Symira, qui n'avait jamais été inquiétée par un retour babylonien, parvenait à gagner sa liberté... Mais, comme les Assyriens en avaient décidé autrement, cette ville fut aussitôt remise au pas et réintégré dans l'empire babylonien.

- EN MER DU LEVANT -

Le retour de la piraterie engendrait sur le front des marchands marins de grosses inquiétudes, car les marchandises achetées n'arrivaient pas toujours à bon port. Dans la Mer du Levant, les eaux phéniciennes étaient particulièrement infestées par une activité visant les grandes cités de Sidon et de Byblos. Les clients de Zimrida étaient souvent des Grecs, qui étaient soudain grugés dans cet imbroglio maritime, puisque ni Achille de Phthie, ni Ménélas de Sparte ne reçurent livraison de bois de cèdre. Mais à force de fanfaronner, les pirates étaient repérés par la marine assyrienne, qui engagea contre eux trois flottes !

- COLONISATION AUX QUATRE VENTS -

Dans la grande île de Bretagne, loin au Septentrion des mers inconnues, Agamemnon découvrait que ses marins avaient noué de sérieux contacts avec les indigènes et fondé une colonie nommée Durnovaria, riche en métaux et aux maisons couvertes de chaume. Les Hittites envoyaient humblement Penthésilée la Reine des Amazones au-delà du Pont et c'est elle qui bâtit la ville d'Oenanthée, sur le rivage du pays des redoutables Scythes. Les Grecs continuaient de s'étaler dans les pays les plus divers, puisque Priam faisait ériger Amphipolis sur la côte des Thraces, pendant qu'Idoménée bâtissait Hadrumète, une colonie en Afrique.

- FAIBLE CRUE DU NIL -

Et pour clôturer ce chant, le rhapsode n'avait pas d'autres choix que d'évoquer la triste récolte à venir pour l'an prochain en Egypte. Les prêtres étaient inquiets, car la crue du Nil n'avait plus été aussi faible depuis des siècles et cela annonçait une famine certaine. Les moissons à venir n'allaient certes pas apporter de beaux revenus à la couronne.

 

Date limite : vendredi 13 mai sans faute.


Tableau actualisé des Exportateurs :

Argent : Ebla (SALMANAZAR), Ispal (AMPHIMAQUE), Salone (MENELAS)

Bois : Ašcalon (ZIMRIDA), Byblos (ZIMRIDA), Tyr (ZIMRIDA)

Céréales : Babylone (KADASHMAN), Chersonèse (HATTUSILI), Memphis (RAMSES)

Chevaux : Ecbatane (KADASHMAN), Hattušas (HATTUSILI), Tanagra (MENESTHEE), Troie (PRIAM)

Huile : Amyclées (MENELAS), Cnossos (IDOMENEE), Jéricho (KADASHMAN)

Marbre : Halicarnasse (PRIAM), Naxos (IDOMENEE), Tabarka (IDOMENEE)

Métaux : Assur (SALMANAZAR), Durnovaria (AGAMEMNON), Kythion (SALMANAZAR), Malatya (HATTUSILI)

Or : Abdère (PRIAM), Colchis (HATTUSILI), Semna (RAMSES)

Poterie : Athènes (MENESTHEE), Corinthe (AGAMEMNON), Panorme (ZIMRIDA)

Sel : Istros (PRIAM), Pallantium (AGAMEMNON), Sidon (ZIMRIDA)

Tissu : Akragas (ZIMRIDA), Milet (AMPHIMAQUE), Trachis (ACHILLE)

Vin : Ialysos (IDOMENEE), Ithaque (ULYSSE), Tarse (SALMANAZAR)

Guerres déclarées :

AGAMEMNON de Mycènes est en guerre contre SALMANAZAR d'Assyrie  

RAMSES d'Egypte est en guerre contre SALMANAZAR d'Assyrie

RAMSES d'Egypte est en guerre contre KADASHMAN de Babylone 

RAMSES d'Egypte est en guerre contre IDOMENEE de Crète

RAMSES d'Egypte est en guerre contre MENELAS de Sparte

RAMSES d'Egypte est en guerre contre ZIMRIDA de Sidon 

 

Alliances officielles :

Alep : Talmi-Sarruma est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Argos : Diomède est le vassal d'AGAMEMNON de Mycènes

Chalcis : Eléphénor est le vassal de MENESTHEE d'Athènes

Sardes : Argon de Lydie est le vassal de PRIAM de Troie

Suse : Untašh-Napirišha d'Elam est le vassal de KADASHMAN de Babylone

Telmesse : Sarpédon de Lycie est le vassal d'IDOMENEE de Crète

Thémiscyre : Penthésilée de Thémiscyre est la vassale de HATTUSILI du Hatti 

Wašhuganni : Shattuara du Mitanni est le vassal de SALMANAZAR d'Assyrie

Traités de paix imposés :

AMPHIMAQUE de Milet et PRIAM de Troie (et tous leurs alliés) sont en paix jusqu'au Chant XXVIII.

ZIMRIDA de Sidon et IDOMENEE de Crète sont en paix jusqu'au Chant XXVIII.

Historique

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